Mémoire contre linéarité chronologique, cf lien Acta fabula, débat autour du livre de Pierre Bayard " Le Plagiat par anticipation"
Fabula, Atelier littéaire : Plagiat par anticipation
Sur un article de Pierre Bayard, "Le plagiat par anticipation", La Lecture littéraire, numéro spécial Ecrivains, lecteurs , sous la direction de Bruno Clément, février 2002. Parution: Pierre B...
Et si on se contentait du mot " précurseur " au lieu de ce jeu de mots antithétique de "plagiaire, par anticipation" ?
Ce que j'ai cru comprendre, sous toutes réserves...
Ce qui est en question c’est une conception de la mémoire et de la temporalité
Dire qu’un auteur est un précurseur est une notion qui tient surtout compte des thèmes traités dans une œuvre et d’une chronologie idéologique. C’est dire qu’il a, dans la longue marche progressive vers un avenir « radieux », prévu, dit à l’avance des choses qui se passent maintenant. « Orwell avait raison ! Tout ce qu’il a décrit arrive bel et bien. »
Le rôle de la mémoire, celle du lecteur et aussi celle de l’écrivain, s’en trouve dévalorisé ; car, en fait, la mémoire n’est ni linéaire, ni orientée.
Les écrivains ont en mémoire des livres dont ils disposent comme s’ils les sortaient à loisir des rayons d’une bibliothèque et avec ça, avec ce matériau composite, ils échafaudent des enchaînements possibles et logiques qui vont s’estomper au fur et à mesure des choix qu’il fera. Ils anticipent et plagient...
Plutôt « plagiaire » par anticipation que de « précurseur », car alors la mémoire prime sur la chronologie. Pierre Bayard invente ainsi une manière provocante de penser le rôle de la mémoire dans le rapport à la « littérature ».