Quelques notes prises dans "Le sacrifice interdit" de Marie Balmary
Marie Balmary propose de nouvelles traductions qui éclairent d'une autre lumière les passages de la Bible devenus des maximes psychologiques destinées généralement à pointer des imperfections "insurmontables"
"Si quelqu'un te frappe sur une joue, présente-lui aussi l'autre", Luc 6, 29
Quel sens donner au pronom indéfini " l'autre" ?
Une joue/l'autre joue - gauche/droite- avers/revers/- pile/face
ou bien, comme le propose MB : "le tout autre", "autre chose", "le différent" ?
« tends-lui aussi l’autre », « tourne-lui l'autre aussi » devient, traduit par Marie Balmary : "tourne à lui l'autre aussi"
Non pas "autre" (ἕτερος), hétéros, qui indique une dualité, un contraire, un opposé, à (ὁμός), homos, semblable, pareil; mais (ἄλλος), allos, autre, différent. Ce qui signifierait, non pas la seconde joue, mais plutôt "autre chose", pour sortir du duel symétrique. Pour tendre vers un éveil, une nouvelle naissance, une réalité différente qui dépasse l'un et permet à "(l'autre) aussi" de sortir de son enfermement.
D'autres pistes ... Pour rester soi, parfaitement autre, pour ne pas être chassé de sa place de sujet, il faut dire l'offense. La parole de reproche doit être reconnue, honorée, sans rejet, sans regret; ἀλήθεια, (ἀ-λήθ non-oubli) , vérité dévoilement contre doxa, opinion et aussi "réalité" contre " apparence".