Quelques notes prises dans un article de Jean-Michel Maulpoix intitulé ''Qu'est-ce que le lyrisme''

Publié le par Claire Antoine

Quelques notes prises dans un article de Jean-Michel Maulpoix intitulé ''Qu'est-ce que le lyrisme''

Quelques notes prises dans un article de Jean-Michel Maulpoix intitulé ''Qu'est-ce que le lyrisme''

Une sorte de résumé personnel  (qui donc n'engage que himself ) du texte en lien                    

Le lyrisme ( la forme poétique la plus courante depuis le XIXe siècle)  est discrédité quand il est présenté comme l'expression d'un "moi" qui se complaît (et s'enferme) dans sa contemplation. C'est vrai que si le lyrisme n'est qu'"élan verbal" et expression de sentiments personnels, alors, la pulsion narcissique qui le met en branle, n'a pas vraiment à voir avec une esthétique poétique qui permettrait d'avoir une porte ouverte sur l'infini. 

J-M Maulpoix réexamine les définitions du lyrisme dans nombre de ses textes et en particulier dans celui qui (cf lien) permet de mettre des mots sur la poésie contemporaine qui semble, de façon décomplexée, renouer avec le lyrisme.

Le lyrisme est dialogue du "moi" avec sa propre altérité 

Car le "Je" est  changeant, "divers et ondoyant", de Louise Labbé à Baudelaire en passant par Rimbaud, Verlaine, Apollinaire. Parfois, il impose, en rythme, sa présence au monde ( "Je vis, je meurs; Je me brûle et me noie"...), parfois il veut échapper à lui-même ( O! que ma quille éclate ! O ! que j'aille à la mer !). Il  peut aussi se métamorphoser en deuxième personne, ( "Sois langoureuse"; "A la fin je suis las de ce monde ancien") ou chercher sa  substance altérée dans des "attributs du sujet" ( "Je suis le sinistre miroir Où la mégère se regarde (...) Et la victime et le bourreau !".

J-M M  met en évidence que parler de soi et a fortiori écrire sur soi, de soi, permet au "soi" sujet, de s'effacer, de mourir "à lui", de dépasser sa contingence et de prendre de la distance avec lui-même.

                                                            le lyrisme critique 

Puis il en arrive aux années 1970/80  où apparaissent ceux qu'on a appelés les « nouveaux lyriques », nés dans les années 50 ( comme moi).

Génération "nourrie d'histoire littéraire aussi bien que de marxisme, de psychanalyse et de structuralisme qui semble (...)moins soucieuse d'afficher des signes extérieurs de modernité que les decennies antérieures". Ils ne s'intéressent pas à l'idée d'être considérés  (dans "les littératures") comme des "avangardistes" ou des chefs de file. Ils ne revendiquent que le fait d'écrire et leur écriture renoue avec l'image, la mélodie, une certaine harmonie pour retrouver l'expression subjective, mais sans rechercher l'orgueilleux  et obsédant brouhaha de la  "voix" hugolienne qui bruit et s'adresse à la multitude  auréolé de gloire poétique ( "Peuples ! écoutez le poète ! Ecoutez le rêveur sacré ! ") 

Voici une liste de poètes qui se réinscrivent dans la tradition lyrique redonnant une place au sujet et à ce qui l'entoure, au quotidien : 

Jean-Pierre LemaireGuy Goffette, André Velter, James SacréBenoît Conort, Alain Duault, Philippe Delaveau, Jean-Yves Masson, Jean-Claude Pinson,  Jean-Pierre Siméon, Yves Leclair, Jean-Michel Maupois. 

Leurs références ( dans la génération d'avant) sont les suivantes :  Jacques RédaPierre Oster, Lionel Ray, Marie-Claire Bancquart, Robert Marteau, Vénus Khoury-Ghata Jacques Darras ou Jean-Claude Renard ( que "j'ai eu" au Capes).

Leur lyrisme interrogateur et critique (ça y est, c'est fait, Ils sont intégré totalement le "Je est un Autre" de Rimbaud) , (...) cherche son chant, sa voix, voire ses propres traits dans le décousu et le boitement de ses vers à l'organisation sauvage et souterraine ou de la prose. Il parle pour l'autre qui l'écoutera peut-être ou pour son soi-autre, pour que l'autre alors, dans le murmure de son silence, lui raconte où il s'enracine.

" Sa place n'est assurée ni au langage ni au monde. C'est pourquoi il devient passant, piéton ou rôdeur parisien, créature en transit dans un monde transitoire, passager et lieu de passage. Ce sujet aminci, égaré, titubant fraie dans l'écriture un chemin aléatoire conduisant vers l'atteinte improbable de sa propre figure"

Malgré "un rapport tremblé du sujet à sa propre identité" dont la voix fait hésiter la grammaire et le conduit à la faute,  l'approximation, la négligence, les poètes continuent à  "partir à l'aventure dans la langue", sans a priori de forme. 

Ils savent (avec tout ce qu'ils ont lu, entendu, appris, compris ( ou cru comprendre)) que la langue, les mots, les images sont des leurres, des pièges.

                    Les nouvelles tendances ( en 4 mots)  de la poésie qui émane des années 70 et qui survit aujourd'hui ...

--- la poésie a toujours à voir avec « l'habiter »

--- elle est affaire de « figuration » ( figures de la langue, visage du sujet et aspects des choses.)

---elle  constitue un processus de « décantation » ( interroge la langue, l'analyse, en prend soin, et procède au « nettoyage de la situation verbale »)

--- et elle demeure une question « d'articulation » ( relation singulière entre un sujet, un langage et un monde)

 

Publié dans Notes de lecture

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