Atelier d'écriture poétique - Maison de Verlaine Metz - février 2024 Thème : ''Rendez-Vous"
Rendez-vous !
Haut les mains ! Rendez-vous !
- Allez ! Tiens ! Toi, passe-lui les menottes.
- J’ai rien fait !!!!
Ça peut être ça, un Rendez-vous.
Ou ça :
- Allez ! je te donne un rendez-vous. Prends-le ! je te le donne...
Mais si, enfin, je te le donne, c’est gratuit !
- Mais où ?
- Je te le dirai demain.
- Comment se joindre ?
- Oui, c'est vrai mon téléphone ne marche jamais. Et puis, si..., même..., tant mieux ! Parce que mon temps est compté..."
- "Mon Dieu, sursauta -t-elle , je suis en retard, en retard..., mais, je m’y rendrai, je vais m’y rendre.
Cou coupé pour forme tronquée
- Où allez-vous ?
Enigmatique, obscur, incompréhensible
Abscons, abstrus, cabalistique
Insaisissable
- Je ne te reconnais pas ! Où vas-tu ?
- J'ai à faire, à faire tellement... Mais un jour, un jour…
En ouvrant la boîte aux lettres
Un matin de janvier, elle avait trouvé une lettre demandant ...un Rendez-vous !
« Là où vous voulez, quand vous voulez, mais pas trop tard... »
Trouble. Inconnu !!!! Agression. Sonnerie des alarmes.
Dans ta tête tout ça dans ta tête …
Vite ! dépasser la perturbation occasionnée par la fameuse lettre, dont il a été question plus haut et qui demande un rendez-vous pour évoquer en toute amitié et sympathie, qu'il était écrit sur cette lettre décrite comme ‘’fameuse’’-un adjectif qui contient tout un programme...-
Mais ça ne se commande pas, l'amitié et la sympathie
Ça c'était pas écrit,
Ni décrit, d'orfraie ou de chouette.
D’ailleurs, contrairement à ce que dit son nom ce n'est pas l'orfraie qui à la fraîche effraie par les cris qu'il pousserait, mais c'est l'autre, la chouette, "vieille chouette", on dit même souvent...
J'ai pas raison ? Dans une impasse, cernée, coincée par l'inconnu.
Comprends pas ! Comprends pas !
Rendez-Vous avec toi,
Rendez-Vous avec moi, avec vous ?
Avec le passé
Qui se dessaisit de sa forme
S’éparpille par foudroiements
Qui se dissipent.
Non ! je n’irai pas
Je ne veux plus !
Ni ça ni ça
Plus
Plus jamais !
Sans début
La fin aussi disparaît
Sans voir
Sans mémoire
Sans histoire
Je chasse la guêpe de mon cou,
Son dard reste fiché dans ma peau
Pour aiguillonner ma douleur
Pour toujours.
Il y a urgence à écrire
Prendre en charge des mots
S’immerger dans des espaces inconnus
Qui comblent l’attente
Mais le rythme des touches
Révèle l'absence...
- Tu vois, je veux dire qu'il y a un avant et un après,c’est sans doute ce qu'on appelle un événement qui surgit ?
Avant, elle s'amusait parfois à essayer de penser. Elle s'essayait à penser à la réalité du monde dans lequel elle se mouvait.
Elle irait au rendez-vous parce qu’elle se disait que pour bien se tamponner aux murs des choses du réel, elle devrait éprouver ces choses à leur point d'extinction.
Et elle s’était enfin rendue dans cette ville-monde du flow palpitant qu'elle avait cru de cocagne. Dont elle croyait avoir été exclue. Irreliée, non fusionnée, désenergisée.
Elle était maintenant au cœur de sérénades inorganisées qui grouillent concentrées. Il n’y avait personne pour les entendre. Elle était toute seule.
La tension retomba !
Et le poème se dilua dans sa pensée
Qui ferma jusqu’au lendemain
Sa porte chancelante.