Atelier d'écriture poétique - Maison de Verlaine Metz - février 2024 Thème : ''Rendez-Vous"

Publié le par Claire Antoine

Feuilletée en rouge et vert

Feuilletée en rouge et vert

 Rendez-vous !

 

Haut les mains ! Rendez-vous !

- Allez ! Tiens ! Toi, passe-lui les menottes.

- J’ai rien fait !!!!

 

Ça peut être ça, un Rendez-vous.

 

Ou ça :

- Allez ! je te donne un rendez-vous. Prends-le ! je te le donne...

Mais si, enfin, je te le donne, c’est gratuit !

 

- Mais où ?

Je te le dirai demain.

- Comment se joindre ?

- Oui, c'est vrai mon téléphone ne marche jamais. Et puis, si..., même..., tant mieux ! Parce que mon temps est compté..." 

- "Mon Dieu, sursauta -t-elle , je suis  en retard, en retard..., mais, je m’y rendrai, je vais m’y rendre.

 

Cou coupé pour forme tronquée

 

- Où allez-vous ?

 

Enigmatique, obscur, incompréhensible

Abscons, abstrus, cabalistique

Insaisissable

 

- Je ne te reconnais pas ! Où vas-tu ?

- J'ai à faire, à faire tellement... Mais un jour, un jour…

 

En ouvrant la boîte aux lettres

Un matin de janvier, elle avait trouvé une lettre demandant ...un Rendez-vous !

« Là où vous voulez, quand vous voulez, mais pas trop tard... »

 

Trouble. Inconnu !!!! Agression. Sonnerie des alarmes.

Dans ta tête tout ça dans ta tête

Vite ! dépasser la perturbation occasionnée par la fameuse lettre, dont il a été question plus haut et qui demande un rendez-vous pour évoquer en toute amitié et sympathie, qu'il était écrit sur cette lettre décrite comme ‘’fameuse’’-un adjectif qui contient tout un programme...-

Mais ça ne se commande pas, l'amitié et la sympathie

Ça c'était pas écrit,

Ni décrit, d'orfraie ou de chouette.

D’ailleurs, contrairement à ce que dit son nom ce n'est pas l'orfraie qui à la fraîche effraie par les cris qu'il pousserait, mais c'est l'autre, la chouette, "vieille chouette", on dit même souvent...

 

 J'ai pas raison ? Dans une impasse, cernée, coincée par l'inconnu.

 

Comprends pas ! Comprends pas !

Rendez-Vous avec toi,

Rendez-Vous avec moi, avec vous ?

Avec le passé

Qui se dessaisit de sa forme 

S’éparpille par foudroiements

Qui se dissipent.

 

 

Non ! je n’irai pas

Je ne veux plus !

Ni ça ni ça

Plus

Plus jamais !

 

Sans début

La fin aussi disparaît

Sans voir

Sans mémoire

Sans histoire

 

Je chasse la guêpe de mon cou,  

Son dard reste fiché dans ma peau

Pour aiguillonner ma douleur

Pour toujours.

 

Il y a urgence à écrire

Prendre en charge des mots

S’immerger dans des espaces inconnus

Qui comblent l’attente

 

Mais le rythme des touches

Révèle l'absence...

 

- Tu vois, je veux dire qu'il y a un avant et un après,c’est sans doute ce qu'on appelle un événement qui surgit ?

 

Avant, elle s'amusait parfois à essayer de penser. Elle s'essayait à penser à la réalité du monde dans lequel elle se mouvait.

 

Elle irait au rendez-vous parce qu’elle se disait que pour bien se tamponner aux murs des choses du réel, elle devrait éprouver ces choses à leur point d'extinction.

 

Et elle s’était enfin rendue dans cette ville-monde du flow palpitant qu'elle avait cru de cocagne. Dont elle croyait avoir été exclue. Irreliée, non fusionnée, désenergisée.

 

Elle était maintenant au cœur de sérénades inorganisées qui grouillent concentrées. Il n’y avait personne pour les entendre. Elle était toute seule. 

 

     La tension retomba !

 

      Et le poème se dilua dans sa pensée

         Qui ferma jusqu’au lendemain

            Sa porte chancelante.   

 

                               

 

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