Quelques notes prises dans ''Le théâtre est-il nécessaire ?'' de Denis Guenoun Lien editions-circe.fr. Illustration ''La marque de mes pinceaux'' Jacques Griesemer, exposition au Centre Culturel de Queuleu Metz en novembre 2015

Publié le par Claire

Photo de portable Exposition Centre Culturel de Queuleu Metz Jacques Griesemer  ( novembre 2015)

Photo de portable Exposition Centre Culturel de Queuleu Metz Jacques Griesemer ( novembre 2015)

                                                               "Partage"

Quelques lignes de notes prises en 2009 et que je relis ce matin et qui  me semblent toujours "vraies", confirmées par mon expérience des 5 dernières années, de "petite joueuse" des "deux côtés".

Je crois qu'"aimer le théâtre", ce n'est pas seulement aimer un spectacle ou un autre, comme un autre.

Un des enjeux, c'est peut-être bien cette (dé)livrance dont parle Denis Guenoun, ce don/risque mutuel, qui évite l'envoûtement narcissique (que je connais bien aussi/mieux encore) et qui permettent une pratique transformatrice, critique "de l'état des choses".

Evidemment encore faut-il trouver le(s) moyen(s) de ne pas tomber dans ce que Denis Guénoun, appelle dans sa Lettre au Directeur du Théâtre, in Les Cahiers de l'Egaré "une confrérie"  "trop repliée sur sa sécurité" qui ne soit plus " force d'interrogation",  "puissance inquiétante", étant devenue "dégustation partagée de quelques convives choisis". 

 

                                                                ***

Notes, prises dans le texte  Le théâtre est-il nécessaire ?

Le jeu de théâtre ne peut s'instituer en communauté des seuls joueurs (situés sur la scène) ...La nécessité du théâtre qu'on fait est nécessité de joueurs, 

     mais en appelle à des compagnons qui font les spectateurs. 

Ainsi du côté de la salle, il faut des joueurs aussi, qui prêtent au jeu des autres la bienveillance de leur regard... Quel est le ressort de leur amicalité ? 

Voici l'hypothèse: une existence livrée à l'exposition  intègre se (dé)livre à qui veut (dé)livrer la sienne. Le regard sur la nudité en quelque sorte  éthique de l'acteur participe d'un exister en puissance d'exhibition. Et il ne s'agit pas de mimétisme, mais, de sympathie

- de co-existence, de contamination de l'exister dans sa livraison, dans son besoin de délivrance.

      Il s'agit de partage du jeu. 

Les joueurs, assis, font offrande de leur regard amical en attendant leur tour
C'est le principe de leur bienveillance et de l'acuité de leur vue.
Après le jeu, avant le jeu, en attente ou en appel d'un jeu  qui peut-être ne viendra jamais, mais qui se pose en horizon de la vue. Le regard sur le jeu (ni cognitif, ni investissement imaginaire sur les bonnes formes de l'objet)  s'articule aux jeux possibles que chacun active pour soi.


Le regard actif, est un regard de joueur.
C'est l'activité de ce regard, son savoir propre, sa minutie experte : regard de ceux qui évaluent et mesurent, pèsent et pensent, par comparaison de ce qu'ils voient avec ce qu'ils veulent, désirent projettent de leur propre puissance ludique.


De leur propre désir d'une existence exposée : (dé)livrée.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article