Citations extraites d'''Antigone'' d'Anouilh.

Publié le par Claire Antoine

Citations extraites d'''Antigone'' d'Anouilh.
- Ce matin m'est revenue la citation d'Antigone la rebelle, à laquelle l'écriture théâtrale lyrico-tragique permet  facilement de s'identifier - (Dans les années 1965/90 Antigone d'Anouilh était incontournable, la référence absolue, dans les Conservatoires et dans les Lycées) -  
et que j'avais marquée en gros dans un de mes petits carnets "de quand j'étais jeune" : 
 "Comprendre ! toujours comprendre. Moi je ne veux pas comprendre, je comprendrai quand je serai vieille. Si je deviens vieille !" 
Aujourd'hui où ( pour ma part) j'ai atteint le stade de la vieillesse,  j'ai tout le temps le mot  comprendre" à la bouche : (dans le style, " Je te comprends..."), même si ce n'est pas si sûr que je comprenne, en fait, grand chose, ni d'ailleurs que ce soit si "utile" que ça... pour les autres, ni peut-être même pour soi.  

 

- Une autre citation si émouvante dans la bouche de Créon

"La vie n’est pas ce que tu crois. C’est une eau que les jeunes gens laissent couler sans le savoir, entre leurs doigts ouverts. Ferme tes mains, ferme tes mains, vite. Retiens-la. Tu verras, cela deviendra une petite chose dure et simple qu’on grignote, assis au soleil. (...) Rien n’est vrai que ce qu’on ne dit pas. (...) Tu l’apprendras, toi aussi, trop tard, la vie c’est un livre qu’on aime, c’est un enfant qui joue à vos pieds, un outil qu’on tient bien dans sa main, un banc pour se reposer le soir devant sa maison. (...) Tu vas me mépriser encore, mais de découvrir cela, tu verras, c’est la consolation dérisoire de vieillir ; la vie, ce n’est peut-être tout de même que le bonheur."

Et la réponse inévitable d'Antigone :

"(...)Votre sale petit bonheur (...)" .

- Je me souviens d'avoir joué, avec Eric Stoudenock ( avec lui j'ai aussi joué le Sphynx/Oedipe dans La Machine infernale de Cocteau) et un garçon dont le prénom était, je crois, Fabrice, une scène Antigone/Créon/Hémon 

(...)Créon.Tu aimes Hémon ?

Antigone. – Oui, j’aime Hémon. J’aime un Hémon dur et jeune ; un Hémon exigeant et fidèle, comme moi. Mais si votre vie, votre bonheur doivent passer sur lui avec leur usure, si Hémon ne doit plus pâlir quand je pâlis, s’il ne doit plus me croire morte quand je suis en retard de cinq minutes, s’il ne doit plus se sentir seul au monde et me détester quand je ris sans qu’il sache pourquoi, s’il doit devenir près de moi le monsieur Hémon, s’il doit apprendre à dire « oui », lui aussi, alors je n’aime plus Hémon !(...)

- Et avec Rachel Jennevin, une scène Antigone/Ismène (Je préférais le rôle d'Antigone, mais de toutes les façons, mon physique ne me permettait pas "d'être" Ismène) 

(...) Ismène : Tu n'as donc pas envie de vivre , toi ?

Antigone : Pas envie de vivre...Qui se levait la première , le matin, rien que pour sentir l'air froid sous sa peau nue ? Qui se couchait la dernière seulement quand elle n'en pouvait plus de fatigue, pour vivre encore un peu de la nuit ? Qui pleurait déjà toute petite , en pensant qu'il n'y avait tant de petites bêtes, tant de brins d'herbe dans le pré, et qu'on ne pouvait pas tous les prendre ?(...)

Ma fille a aussi interprété ce rôle et j'aime penser qu'un jour, peut-être, mes petites filles, Cassidie et Rachel se laisseront prendre aussi à son charme...

C'est une pièce qui peut aider à grandir et même à vieillir. Penser que j'ai été touchée par ce personnage m'injecte un peu de jeunesse dans les veines...

Et pourtant, de par ce qu'évoque son nom, le personnage d'"Antigone" ne peut pas avoir de descendance : Anti ( idée d'opposition) et gone ( gen/gn idée d'engendrer, de perpétuer)..smiley

Publié dans citations. Notes.

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