Coup de coeur - Lien journals.openedition.org pour l'article de Marielle Macé '' L'essai littéraire, devant le temps'' Entre la science et le roman, qui à certains endroits du texte peut éclairer le rapport slam/poésie

Publié le par Claire Antoine

Je me suis dit, en lisant l'article, qu'il pouvait, d'une certaine manière, permettre de ''penser'' le slam, par rapport à la poésie. 

Si l'on considère, comme le propose Marielle Macé
que ''l'essai est temporel : 
- situé (dans le répertoire des topiques propres à une communauté culturelle);
- précaire (dans l'ordre de la méthode et ... de l'autorité);
- et rythmé.'' 
En référence aussi à l'essai de Pierre Pachet, dans Avoir des idées, où il raconte 
''L’événement de l’idée, (...) sur un fond nécessaire d’ennui ou d’attente (...) est une émotion ;
la sensation des idées surgissantes, (...)
qui change à elle seule « la tonalité du sentiment d’être ».
Décrite, à sa naissance, comme une « bouffée d’excitation »,
(...) Il souligne la fragilité de « ce petit événement mental sans lequel rien n’est possible,
parce qu’il donne accès aux choses (...) de l’esprit comme aux choses du monde,
un accès nouveau, intéressant, qui  devant le temps fait battre le cœur et donne de l’appétit » (...) 

Un article qui situe ''l'essai'' dans ''la littérature'', face aux productions scientifiques et romanesques. 

                               ''Pour s'immerger sans être médusé par la fiction ''

Des noms pour réfléchir : Montaigne, Stendhal, Valéry, Gide, Sartre, Barthes, Breton, Gracq ...

                                                           Quelques extraits:

''La mesure de l’essai, au moins dans son destin moderne, serait alors dans ce mouvement où le discours ne se fixe ni dans la singularité événementielle propre au récit, ni dans la concaténation d’abstraits propre au traité, mais dans un ordre médian, qui est dans le mouvement de la généralisation, du mouvement vers le général, d’idées qui doivent porter un peu plus qu’elles-mêmes (...)''

On y trouve (...) des remises à plus tard d’un développement, des procrastinations (...) la multiplication d’amorces, une éternelle inchoativité, ( des commencements, des déclenchements) une hardiesse du propos, une pratique de l’allusion ;

cette vitesse [qui] peut avoir (...) son envers : un dégagement à l’égard de l’assertion, le refus de considérer que ce que l’on dit vous soit tout à fait imputable.

Autant de traits qui accélèrent le tempo du texte,

mais aussi qui le situent,                                                                                                                       car ils présentent sa relation à la science en termes d’impertinence et d’accélérations,                          dans un savoir fait de réseaux d’associations, de montages mobiles, d’insuffisances déclarées.

Cette vitesse vient aussi du raccourci fourni par les citations, qui sont ce qui circule le mieux de l’écriture à la lecture d’un essai – citations de première, de deuxième, de troisième main…

Les citations sont des foyers de sens, des condensés de signification qui abrègent le parcours entre la pensée et les choses ou entre la pensée et les références. Elles renferment dans l’essai une véritable puissance énergétique, qui en accélère le débit.

C’est pourquoi l’essayiste, comme Proust ou comme Gide, cite de mémoire, donne rarement des notes, cite parfois mal, car il a ''sa bibliothèque dans ses poches''(...) une bibliothèque intériorisée.

(...)  Référence à un essai de Pierre Pachet,   « Avoir des idées », où il raconte l’événement que constituent pour un individu, dans son propre temps et dans son propre corps, la naissance, la croissance, et le fait de porter au public une idée. (...) L’événement de l’idée, (...) sur un fond nécessaire d’ennui ou d’attente, c’est-à-dire dans le temps, est une émotion ;

la sensation des idées surgissantes, des idées possibles, change à elle seule « la tonalité du sentiment d’être ». Décrite, à sa naissance, comme une « bouffée d’excitation », l’idée, explique Pierre Pachet, doit être protégée.                                                                                                                                   Il souligne la fragilité de « ce petit événement mental sans lequel rien n’est possible, parce qu’il donne accès aux choses, aux choses de l’esprit comme aux choses du monde, un accès nouveau, intéressant, qui devant le temps fait battre le cœur et donne de l’appétit » (...) 

    

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article