Comment considérer le concept d' ''Emancipation '' à la fin du premier quart du XXIe siècle ? Liens 1) shr.cairne.info / revue du mauss, article de Alain Caillé, Philippe Chanial et Federico Tarragoni 2) revue le Télémaque, article de Emmanuel Brassat; 3)journaldumauss.net, article de Fabrice Flipo sur E. Laclau 4) journals.openedition.org, article de Laurent Maronneau
Je cherche à comprendre ce que la société, en passant par le système scolaire, propose aujourd'hui pour répondre aux défis contemporains. Cela passe par une reconsidération/mise à plat des concepts fondateurs de la pensée occidentale, ceux qui nous ont ''construits'', à chaque seconde depuis notre naissance.
Concernant le concept d'émancipation, j'ai regroupé et mis en liens quatre articles très intéressants, dont j'ai copié/collé quelques extraits; ceux qui, sur le moment, ont retenu mon attention. Je ne comprends pas forcément tout, c'est simplement que ''ça me parle'', même si je suis parfois un peu sourde...😊.
- Pour le lien 1) ''L’idée même d’émancipation, si claire et si séduisante au départ (...) se brouille. Que conserver de l’idéal de l’émancipation(...) ? De quoi, en définitive, devons-nous nous émanciper ? Faut-il s’émanciper de tout ? Non seulement des puissances ou des tutelles qui nous dominent, mais aussi, pourquoi pas ? de notre famille, de nos traditions, de nos croyances, des rôles que nous avons à jouer dans la vie sociale et de leurs pesanteurs, des solidarités qui nous aliènent, de notre corps qui nous entrave, de nous-mêmes enfin. Après tout, n’est-ce pas ce que nous suggèrent en ligne d’horizon le néolibéralisme et son avant-garde, le transhumanisme, dans une étrange et inquiétante convergence avec l’idéal marxiste ou postmarxiste d’une désaliénation totale ?''
- Pour le lien 2)
Qu'en est-il du programme de l’émancipation intellectuelle qui a inspiré l’école publique républicaine ? (...) L’idée que la liberté du sujet humain dépend de sa nature intellectuelle rationnelle comme exercice réfléchi et de l’entraînement de son jugement est aujourd’hui contredite par des conceptions spontanéistes de la liberté individuelle où celle-ci serait une initiative indépendante de toute contrainte rationnelle parce qu’immédiatement volontaire.(...) D’autre part, la rationalité générale apparaît plus comme opératoire et inductive que déductive et abstraite, ou plus performative que contemplative.
Pour le lien 3)
(...) L' analyse permet de déplacer six dimensions classiques de l’émancipation qui sont aujourd’hui en décomposition : 1) l’idée de rupture radicale (dimension « dichotomique »), 2) le holisme : l’émancipation touche tous les domaines, 3) la transparence que l’émancipation permet d’atteindre, 4) l’idée que l’émancipation est une libération qui s'oppose à un acte de création, 5) la thèse d’un fondement du social, qui sert de point d’appui à la critique, et enfin 6) l’idée que l’émancipation n’est rien d’autre que le rationnel qui rejoint le réel. Le marxisme classique suppose que le fondement est unique (lutte des classes), ce qui implique que toutes les autres dimensions soient secondaires (« fronts secondaires »). [Or s'il n'y a plus de] fondement absolu alors chaque position de sujet est légitime et (...) l’idée de « front secondaire » se pose désormais comme un problème. C’est par son absence que la totalité nous hante ; (...) à la « mort du Sujet » succède le pluralisme, qui se distingue d’un simple différentialisme. (...) A la différence de la cohésion (peut-être un peu mythique) de la classe marxiste, il y a pluralisme des demandes, posant le problème de leur unité. (...) Il n’y a pas d’identité préexistante réelle à libérer. Elles sont surgissement radical.
Pour le lien 4)
Dans une perspective d’émancipations plurielles, et pour conforter ''le scénario convivialiste'', qui valorise la coopération afin de s'opposer sans s'entretuer qui implique humains/animaux/nature ; tous les vivants dont il faut prendre soin, Philippe Chanial suggère que l’émergence de nouvelles grammaires de l’émancipation invite à un retour critique sur le travail critique des sciences sociales pour appeler, en partie du moins, à nous émanciper des grammaires classiques de la dénonciation et de l’aliénation.(...)
En ce sens, ne s’agit-il pas avant tout d’émanciper ces capacités à donner à notre commune humanité et à notre commune socialité, laissées en friche ou réprimées, afin d’ouvrir le cercle de la réciprocité humaine pour que celles et ceux qui s’en trouvent exclus puissent apporter leur contribution singulière ?-Dès lors, une nouvelle grammaire de l’émancipation, du moins si l’on tente de la reformuler en clé de don, reposerait moins sur la rhétorique de l’autonomie des sujets – et son image des chaînes brisées et sa revendication interminable des droits individuels – que sur l’exigence d’une certaine qualité réciprocitaire (et égalitaire) des relations interhumaines et des formes d’interdépendance qui nous lient.
S’émanciper, oui, mais de quoi ? Par Alain Caillé, Philippe Chanial et Federico Tarragoni Pages 5 à 28
Les incertitudes de l'émancipation Par Emmanuel Brassat Pages 45 à 58
Laclau. La guerre des identités - grammaire de l'émancipation
Revue du Mauss permanente (https://www.journaldumauss.net) Texte publié le 2 juin 2016 La guerre des identités est la réédition d'un recueil d'articles tirés principalement d'Emancipations pub...
https://www.journaldumauss.net/spip.php?page=imprimer&id_article=1308
/https%3A%2F%2Fwww.openedition.org%2Fdocannexe%2Fimage%2F97%2Fleportique_160X75.gif)
S'émanciper aujourd'hui : une visée de moins en moins discernable
La question de l'émancipation a déjà été largement explorée. Des lumières kantiennes à l'Ecole de Frankfort, de Jean-Jacques Rousseau à André Gorz ; de Jacques Rancière ou de Miguel Aben...
S’émanciper aujourd’hui (...) Big Tech, vie numérique et réseaux « sociaux » Laurent Maronneau