Courte tentative ( certes un peu ''confuse'') - ''à un temps T'' - de définition et de rapprochement de 4 concepts clés, ceux de mosaïque, de bricolage, de rhizome et de créolisation. Avec deux ''précurseurs'' (peut-être un peu trop dualistes ...) Baudelaire ( L'alchimie ''la boue et l'or'') et Lautréamont ( disséquer et coudre à côté d'un parapluie)...
Les quatre concepts
de "mosaïque", de "bricolage" (avec Saussure), de ''rhizome'' plutôt ''structure rhizomatique''
(Avec Deleuze et Guattari)
et de ''créolisation'', plutôt processus de... (avec Edouard Glissant).
partagent des principes fondamentaux d'assemblage, de diversité et de créativité. Les quatre concepts mettent en avant la diversité des éléments et des interactions, valorisant la richesse des combinaisons et des rencontres. Ils rejettent les structures linéaires et hiérarchiques et privilégient des approches ouvertes et flexibles, permettant à l'imprévisible de surgir.
Des fragments variés hétérogènes assemblés combinés pour former une image unique, nouvelle globale et cohérente,
Le bricolage
Pour Saussure le linguiste, le "bricolage" est vu comme la manière dont les éléments de la langue (les sons, les mots) sont réutilisés et recombinés pour créer du sens. Il s'agit d'une approche structurale où les éléments du langage sont vus comme des outils que l'on peut réassembler de différentes manières pour produire de nouveaux significations. Son objectif est de comprendre comment les éléments linguistiques se combinent pour créer du sens dans un système structuré.
Pour Claude Lévi-Strauss, l'anthropologue, le bricolage est compris comme un processus créatif et adaptatif qui montre comment les cultures humaines construisent du sens à partir d'éléments hétérogènes et souvent inattendus.
L'apport du ''bricolage''. En commun diversité et complexité, avec absence de linéarité et de hiérarchie, d' éléments qui se combinent de manière innovante pour générer des nouvelles significations. Toutefois, chaque élément conserve son identité propre mais acquiert une nouvelle signification dans un nouvel assemblage.
L'apport du rhizome sans centre où tous les points sont connectés de manière égale, c'est la multiplicité des connexions, le dynamisme, en constante évolution, avec interactions et combinaisons nouvelles.
La créolisation est le processus par lequel des cultures différentes se rencontrent, s'entrelacent et se transforment, créant ainsi des identités culturelles hybrides et dynamiques. Il est ouvert et imprévisible, les interactions entre les cultures produisent des résultats nouveaux et inattendus, rejetant les modèles homogènes ou uniformes.
La créolisation peut être vue comme une extension et une application des concepts de mosaïque, de bricolage et de rhizome au domaine des interactions culturelles.
Ces concepts montrent bien la complexité et la beauté des processus de transformation et de création.
Quid de l'alchimie poétique qui transforme ''la boue en or''?
Quand Baudelaire écrit dans un projet d’épilogue pour la deuxième édition des Fleurs du Mal son ''Tu m'as donné ta boue et j'en ai fait de l'or", d'humbles matériaux dévalorisés à connotations ambivalentes ( la boue symbolise la promesse de renouveau ou la dégradation et l'or, bien que précieux, peut être associé à l'avidité et à la corruption) il fait des objets de valeur esthétique et symbolique.
Il ''bricole'' à la façon de Saussure, en ce sens qu'il assemble (connecte) des éléments multiples et disparates apparemment incompatibles pour produire, selon un processus rhizomatique, (une manière de penser qui embrasse la complexité, la diversité et les interactions multiples, sans se soucier des hiérarchies et des structures fixes) à la manière de Deleuze et Guattari, une nouvelle réalité esthétique qui valorise la mobilité, la fluidité, l'inclusion et l'ouverture aux nouvelles connexions ''l'art d'être nomade'', en mouvement constant.
***Derrida pense, lui, le bricolage lévistraussien sous le concept du jeu infini de la signification, corrélatif d’une grammaire finie. Il l'envisage dans la perspective du symbolique qui envisage le réel à partir du couple ''possibleimpossible'' à savoir la ''liberté finie'' de la production du ''sens''. Celle-ci étant ''bornée par ce que la structure interdit''.
La capacité de transformer des éléments bruts en quelque chose de précieux et de beau est une célébration de la puissance créative de l'esprit humain. L'alchimie poétique de Baudelaire, le bricolage de Saussure et le rhizome de Deleuze et Guattari partagent tous une approche qui valorise la diversité et la multiplicité des éléments. Ils montrent comment des fragments hétérogènes peuvent se combiner pour créer de nouvelles significations et identités.
L'horizontalité innovante avec un zeste de vieux dualisme ...
L'ironie va mettre sur un même plan le réel et la pensée/le souffle divin du poète lucide.
Pour Lautréamont, en 1869, le Beau sera « comme la rencontre fortuite d'un parapluie et d'une machine à coudre sur une table de dissection". Le parapluie se trouve sur le même plan horizontal de convergence, à savoir une table sur laquelle on découpe des corps sans âme, à des fins de connaissance ( pourquoi et comment "le vivant" a-t-il disparu ? ) - en compagnie d'une machine qui recoud à petits points réguliers les morceaux du puzzle qu'est devenu l'humain sans âme.
Deux plans ("parapluie", vertical et "table", horizontal)
entre deux actions contradictoires (découper en morceaux et coudre).
Tout semble question d'assemblage et de jointure.
la table de dissection, qui évoque la mort et la fragmentation.
Au point de rencontre une machine à coudre qui suggère la possibilité de créer quelque chose de nouveau à partir des fragments. Les morceaux de corps morts réassemblés peuvent ne pas redonner la vie au sens littéral, mais ils peuvent symboliquement représenter la capacité de l'artiste à transcender la mort et la décomposition.
Métaphore de la transformation artistique, où des éléments décomposés sont recomposés pour former une nouvelle œuvre.
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Des morceaux de corps morts réassemblés pour symboliser le processus créatif, où l'artiste donne une nouvelle vie à des éléments apparemment sans valeur ou désintégrés.
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La juxtaposition d'éléments contradictoires
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reflète une vision du monde où la beauté émerge de l'absurde et de l'inattendu.
une célébration de la puissance créatrice de l'art.
Dualité entre pessimisme et optimisme, où l'horreur et la beauté coexistent de manière paradoxale.
Ils partagent des principes fondamentaux d'assemblage, de diversité et de créativité.