Souvenirs du 23 mars 2024 - Partage-Poésie - Le Printemps des Poètes à la Médiathèque Verlaine-Metz par la grâce de Jean Vodaine
''Il lui fallait un poète à cette ville », Claude Billon
Dans le cadre du Printemps des Poètes 2024 placé sous le signe de ‘’La Grâce’’,
un après-midi poétique, à entrée libre,
autour de « Poètes lorrains »,
à la Médiathèque Verlaine de Metz...
Une cinquantaine de personnes étaient présentes le samedi 23 mars 2024, dans la salle Mutelet de ‘’la Médiathèque Verlaine’’ pour répondre à l’invitation de l'association ''Partage-Poésie'' animée par les poètes Alain Helissen et Vincent Wahl, en partenariat avec la Médiathèque.
La rencontre annuelle des « Poètes lorrains » s’est faite en deux temps.
Le premier, concocté en amitié poétique avec Claude Billon, était un hommage au grand poète lorrain Jean Vodaine, rendu :
- par la Médiathèque Verlaine, sous la forme d’une passionnante présentation bio-bibliographique de Jean Vodaine et du fonds d’archives Vodaine ;
- grâce à une évocation de son rêve d'une Maison de la poésie à Metz (montage de textes de Jean Vodaine)
- puis grâce à des lectures de textes*** interprétés par des poètes de la Grande Région : Martine Kochert, Claude Billon, Alain Helissen ; Michèle ; Dom Corrieras ; Florent Toniello ; Claire Antoine, Vincent Wahl.
Le second une ''scène ouverte'' où le public présent a pu déclamer un poème de sa propre composition ou bien d'un auteur connu.
***Extraits d'oeuvres de Vodaine comme « Petits Agglos de Mots Périmés », « Sérénade pour un chien endormi'' « Si j'étais poète... », « ô langue française... », « Plus que tout autre une maison de la poésie », « Afrique fais taire... »,« Quand il a faim », « Avanti la musica... », « Pour n'avoir plus de peine », « Un avion très haut ronronne... », « Ma peinture est d'origine barbare », « Il existe un trésor », « Qu'il n'aime pas ma chanson le chien... », « Demande d'explication écrite à un flic.. »; « Dansera le regret sur le bois... »
Extraits d'oeuvres de poètes parlant de lui : , Jean Dubuffet, « Jean Vodaine « Homme de culture... », Claude Billon ''Il lui fallait un poète à cette ville », Lichtenberg « Quand un livre et une tête se rencontrent... », Jules Mougin : « Un livre ne doit pas être un cimetière », Claude Billon « Jean Vodaine « Homme de culture... ». Ben : « La poésie ça se coince pas... », Jules Mougin : « Bonjour Monsieur Vodaine, vous allez bien... », « Les inventions d'inconnu réclament des formes nouvelles », Robert Morel : « Vous commencez par me faire chier... » Jules Mougin, lettre à Vodaine « J'aime que les lettres dansent... »« La poésie c'est pas les jeux olympiques », Notre Dame de la Poésie.
Voici les trois textes que j'ai eu le plaisir et l'hooneur de d/lire ( demande d'autorisation, pour la retranscription, à la famille de Jean Vodaine, en cours)
1. Extrait court de Sérénade pour un chien endormi.
(...) Oui ! les gens veulent’ un petit bonheur, mais préfèrent une grande guerre
Ainsi, l'on a habillé Pierre tout de bleu…
Maintenant, dans le village en ruines
Jeanne marche dans la bruine
et Pierre suit sur ses béquilles
l'arc-en-ciel en guenilles….
Mets-y ta métaphore poète …sinon personne ne te croira…
2. Extrait court de Petits agglos de mots périmés
Il existe un trésor, /mais la clef en est perdue, la clef/de ce trésor/ cherchez-la dans la rue,
ce qu'un humain possède, /nul ne peut l'ouvrir/et tel secret obsède/à devoir en mourir.
La clef/un enfant la garde,/il ne sait pourquoi,/l'usine le regarde,/il ne dit pas qu'il est roi,
et s'ils s'égrènent,/les champs morts,/sur la pauvre vie à refaire/et si les bateaux hantent les ports
où les retours se terrent,/l'amour lui,/défie l'enfant grandi/de détrôner les jeux de la rue,
colin-maillard/si mal parti,/jouez rouille,/jouez à la clef perdu...
3. ''Demande d'explication écrite à un flic des chemins de fer'',
in Sérénade pour un chien endormi
-Pourquoi avez-vous arrêté Arthur Rimbaud ?
-Je n'ai pas arrêté Arthur Rimbaud, mais un voyou mal peigné, mal lavé qui se faisait passer pour lui, il n'avait pas de billet de train pour Paris. Venant de Charleville avec sur le dos un costume de communiant qui craquait de toute part et des godasses de campagne cloutées avec lesquelles il donnait de violents coups contre les parois du compartiment. Vous pensez bien on voit la différence. On reconnaît toujours un grand poète.
-À quels signes reconnaissez-vous Rimbaud ?
- Le voyou a des yeux méchants et stupides tandis que dans les yeux du poète des bâteaux ivres dansent tout bleu.
- Vous persistez ?
- Je persiste.
- Vous signez ?
- Je signe.