Quelques notes dans " Sur un espace mort de " Pierre Vidal-Naquet
(Préface à Geneviève Decrop, Des camps au génocide) intuition source chez Hannah Arendt
" la destruction des Juifs et des Tziganes n'a pu être politiquement pensée que sur les ruines du politique", c'est-à-dire " cette volonté tenace et toujours menacée de mettre à distance, de composer avec l'inéluctabilité de la mort, de bricoler un arrangement avec le précaire et l'éphémère".
Le politique est une invention des Grecs de l'Antiquité.
Il disparaît quand l'Empire romain se fait totalitaire.
Il réapparaît dans les cités (italiennes surtout) du Moyen-âge, est théorisé par les humanistes florentins ( Machiavel en tire violemment les conclusions).
La Révolution française est à cet égard, à la fois refondation et négation absolue, quand, lors du paroxysme montagnard, elle se veut transparente.
L'entreprise hitlérienne se veut destruction du politique...
Le stalinisme est lui aussi totalitaire, détruit le politique mais autrement, en maintenant la fiction efficace en dehors de l'Union Soviétique, d'un parti ouvrier et d'une Internationale porteuse d'une espérance universaliste.
Il y a bien une utopie hitlérienne incarnée dans "les cathédrales de lumière" (+) et les trous de l'espace où a lieu l'extermination pure et simple (-)
Utopie + = surhomme; utopie (-) = sous-homme.
Ainsi se cristallise dans le tissu social, le programme hitlérien.