Remontée d'une prise de notes de novembre 2011- Bribes lacunatoires : notes éparses, élaguées, en-formées, lors du colloque de Metz des 19 et 20 mars 2008, sur le vers libre, organisé par Catherine Boschian. 2 liens : 1) in ''Fabula'', les actes du colloque; 2) Lien avec un pdf de l'université de Lausanne sur Le vers libre symboliste face à ses modèles musicaux

Publié le par Claire

 « Le vers libre, de 1886 à 1914 : naissance, discours et réception »

tel qu'il fut discuté au cours du colloque international de mars 2008, organisé par le Centre Ecritures – Metz, sous la direction de 

Catherine Boschian-Campaner + Lien supra pour  trouver les Actes du colloque et le nom des conférenciers :Les textes réunis dans ces actes s'attachent à l'émergence du vers libre, avec ses présumés précurseurs, Mallarmé, Laforgue, Verlaine et Rimbaud, et des pionniers tels que Vielé-Griffin, Krysinska et Louÿs. 

                                                                          ***

Le rythme est le mouvement même de la pensée. 
Le rythme est  le geste, la marche ou l’allure de l'image de l'idée dont le poète s'empare.
Les mots traduisant, eux,  la couleur, le parfum, la sonorité de cette image.
Le rythme est  dynamique ou  statique. 

 Toute forme pour être forme a des limites. 

 La poésie est faite d'unités  syntaxico-rythmiques
 Le rythme claudélien,  élan mesuré de l’âme correspond à un nombre, toujours le même qui nous obsède et nous entraîne, comme un tout compact contenu et clos, emplissant sans repos la durée entière de notre souffle où il nous faut reprendre haleine. Le verset là finit, conclut le mouvement même de la pensée.
C'est une danse poétique enlacée à une combinaison numérique.
Contagion. Enivrant entraînement. 
Religieux. Eternité. Etirement. 
Apogée. Ressenti personnel exacerbé.
 "Elle court comme un cheval tout nu./Je la vois s’affolant brisant tout se brisant elle-même". In Le  Partage de midi.

Chute tonale. Dilatation du rythme et de la pensée. Harmonie pénétrante

               Le vers libre tend à l’identité du vers et de la pensée

L’élément unique le couple d’une brève et d’une longue, est la traduction de la pulsation qui ne cesse de compter le temps, dans notre poitrine. Modulation palpitante de gonflements et de détentes.

 « Prose banale = longues successions  de syllabes faibles ou répartition fantaisiste des accents »

Accent tonique est peu marqué, en français. S'il est posé  sur  tous les mots, il fait violence à la langue.

 Accent d’impulsion ou oratoire y supplée en donnant le mouvement initial du vers ou de la strophe;

Accent de groupe ou sur le mot final.

Accent et césure sont comme inséparables.

Rime à concevoir comme soulignement, exaltation de l'accent tonique.

Quand l'accent est sur l'enjambement ou sur le rejet, on entend moins le mot qui ferme le vers précèdent.

Forte tension
Utopie du vers libre (selon Mallarmé) qui prétend enfermer en l’expression la matière même des objets
                                             « chant sans faille ni rupture ».            
Rêve idéaliste « réunir des choses étrangères ». Réunification originelle édénique et cratylique.
De Baudelaire  à Reverdy  et Breton,  par Proust : saisir par l’oreille les rapports les plus éloignés.
                                                 Au centre du symbolisme : regret de l’unité.
                        Mythe du cri original sonore et mythique.               
                   Le verset est une forme-miroir. C'est l' en-vers du vers libre. (En-droit, lui.)
                   Le verset : Zone – tampon entre prose et vers libre.
                   « Le verset est la stance de l’abstrait »
                   Rimbaud parle du « grand vers harassé ». 
 Une écriture capable de se dissoudre et de se resserrer….Une fluente et grise monotonie. Eternelle mélopée, falote. Mise en vibration de la chute parfaite ralentie et élégiaque Pierre Quillard (1892)« tout livre de littérature libre et désintéressé qui ne demande aucun secours aux « bons sentiments » coutumiers de la classe bourgeoise, implique un acte de mépris et de révolte à l’égard de la société  contemporaine. »   Dieuzayde.  Parole poétique : symbole retenu sur son corps. Ne passe plus dans le récit Symbole : apparition lacunaire simultanément audible par le visible et l’invisible. Incarner : produire une image pour un regard. Image qui  défigure l’imitationet loge au cœur du visible l’empreinte d’une faille.

VIELE-GRIFFIN, poète symboliste français, fut avec Gustave Kahn,  l'un des théoriciens du vers libre.  « Le talent devra resplendir ailleurs que dans les traditionnelles et illusoires »difficultés vaincues » de la poésie rhétoricienne. « L’art ne s’apprend pas seulement, il se recrée sans cesse/ il ne vit pas de tradition, mais d’évolution »

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