Transfert de propriétés - de la machine à l'humain et vice -versa - La cybernétique, ou l'art de gouverner - Liens 1) electropublication : ''Qu'est-ce que la cybernétique ? ''; transfert dans les mots et les contextes - dans l'histoire : 2) fabula.org ''analogie et anachronie''
Qu'est-ce que la cybernétique ? : la 1ere cybernétique
cybernétique signifie art du contrôle ou art de gouverner dans sa version sociétale. Les chercheurs de la 1ere cybernétique mirent au point les concept fondamentaux de cette discipline, qu'ils ...
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Cybernétique : conceptualisation de la relation entre ordre et désordre sur le web et l'Internet
Personnification et réification
Analogie entre "l'Homme-humain-le vivant" et "la machine", (cf. Norbert Wiener)
Au préalable, il y a, venue de la cybernétique, après la guerre de 39-45, les retombées d'une analogie(1), entre les pilotes de guerre et leurs avions de chasse qui, dans l'action ne forment plus qu'un, prenant soin l'un de l'autre.
Machinisme -> Matérialisme : la matière et ses interactions
Bien sûr, l'idée de "l'homme-machine" vient de plus loin encore, de "l'animal-machine" de Descartes (1596 - 1650) ou du matérialisme du philosophe La Mettrie, qui au XVIIIe siècle, affirme que "l'homme est une machine; qu'il n'y a dans tout l'Univers qu'une seule substance(...)". On peut même l'originer chez Thalès, Anaximandre, des philosophes de l'Antiquité grecque, à la suite des tenants de la théorie des atomes, Démocrite, Epicure etc. Sans oublier Aristote qui a aussi son mot à dire dans l'affaire.
Et l'idée préfigure les techniques d'interactions homme-machine qui vont prendre en compte des notions comme celles d'espace-temps, d'énergie, de champs de forces etc., de la fin du xxe siècle, et évidemment la théorie de "l'homme augmenté" du transhumanisme qui rêve d'un humain plus "performant", immortel, même, à l'égal et à la place des divinités venues de temps révolus - une fois, cela va sans dire, qu'il se sera débarrassé du fardeau de la binarité sexuelle, (qui rêve) d'un humain bionique, d'un cyborg.
(1) Par analogie, deux entités apparemment différentes deviennent d'une certaine façon semblables. Elle revêtent un sens nouveau et complexe. Il n'y a pas d'égalité symétrique entre les deux, mais plutôt un transfert de propriétés, comme ici, transfert de la machine à l'homme.
L'analogie implique (quand on pense "systèmes") des décloisonnements.
Il y a coévolution entre l’humain et la technologie. On a donc besoin de la notion de symbiose empruntée métaphoriquement à la biologie (Bender, De Haan, & Bennett, 1995 ; Brangier, 2002, 2003 ; Griffith, 2006 ; De Rosnay, 2000). C'est la théorie des systèmes qui permet de sortir des cloisonnements disciplinaires pour appréhender chacun des niveaux d’organisation des systèmes biologiques, sociaux, techniques et écologiques à l’aide d’une grille de lecture rendant possible la compréhension des mécanismes d’interactions et de régulations entre eux.
Décloisonnements qui vont avoir besoin du qualificatif de "symbiose" pour restituer l’idée qu’humains et technologies sont reliés par des rapports harmonieux de forte dépendance mutuelle.
La symbiose humain-technologie-"contexte" peut être vécue comme une relation durable, structurante et bénéfique entre un humain et un artefact et dont chaque élément tire, directement ou indirectement, des moyens pour se développer.
Cette notion part de l’idée (celle d'analogie évoquée au début) que l’humain se définit en rapport avec la technologie : il vit et réalise toutes ses activités dans des espaces technologiques qui contiennent un peu de lui-même et le construisent en même temps.
L’humain est vu comme technologique, au même titre qu’il est affectif, social, biologique ou cognitif.
Dans cette perspective, l’évolution humaine s’est construite en relation avec les technologies et leurs usages ont fait évoluer et continuent de faire évoluer l'humain; il y a donc coévolution entre l’humain et la technologie, d’où la notion de symbiose empruntée métaphoriquement à la biologie (Bender, De Haan, & Bennett, 1995 ; Brangier, 2002, 2003 ; Griffith, 2006 ; De Rosnay, 2000) et qui tend à montrer que l’opposition entre l’humain et la technologie doit être dépassée (Simondon, 1958) notamment car « l’anthropologie a empiriquement établi que l’anthropogenèse est empiriquement une technogenèse »
Fabula - Atelier de théorie littéraire
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Quelques notes/citations prises dans l'article "Analogie et anachronie"
(Séance du 04 juin 2007. Bérenger Boulay: L'histoire au risque du hors-temps. Braudel et la Méditerranée)
En Histoire...
"On devine tout de suite le problème que soulèvent les analogies lorsqu'elles rapprochent des objets éloignés dans le temps: elle opèrent des courts-circuits dans la chronologie, elles constituent des anachronismes. Or l'anachronisme, selon le témoignage de Nicole Loraux, «est le péché capital contre la méthode (...) aussi l'historien se garde-t-il en général d'importer des notions que l'époque de référence est censée n'avoir pas connues, et plus encore de procéder à des comparaisons - par principes indues - entre deux conjonctures que des siècles séparent.»
L'anachronisme : «erreur sur le temps» pour Rancière.
«L'“anachronique” (…) est ce qui n'appartient pas ou ne convient pas au temps où on le situe. Là où l'inappartenance est indémontrable, c'est-à-dire là où il s'agit de savoir ce qui était ou n'était pas dans une tête, c'est la non-convenance qui est invoquée. La démonstration de l'“anachronique” s'opère alors selon la logique poétique bien constituée, celle de la vraisemblance et de l'invraisemblance. Mais la vraisemblance, comme la vérité, a changé de régime depuis l'âge romantique. Au temps de Voltaire et de La Harpe, on explicitait les règles de vraisemblance auxquelles la représentation de tel type de personnage historique ou la peinture de tel temps devaient se soumettre. Au temps de Lucien Febvre, la démonstration n'a plus à s'argumenter selon des règles, elle s'effectue directement. La description impose l'évidence sensible de ce qui est à sa place dans le tableau et de ce qui n'y est pas. Dans la description de la vie quotidienne de l'homme du XVIe siècle, l'incroyance a le statut du détail qui jurerait. Elle serait comme un habit poudré dont on affublerait un rude seigneur médiéval.»
Jacques Rancière propose de parler, positivement, d'anachronie plutôt que d'anachronisme, terme négatif dont il réfute la pertinence: «Il n'y a pas d'anachronisme. Mais il y a des modes de connexion que nous pouvons appeler positivement des anachronies: des événements, des notions, des significations qui prennent le temps à rebours, qui font circuler le sens d'une manière qui échappe à toute contemporanéité, à toute identité du temps avec “lui-même”. Une anachronie, c'est un mot, un événement, un séquence signifiante sortis de leur temps, doués du même coup de la capacité de définir des aiguillages temporels inédits, d'assurer le saut d'une ligne de temporalité à une autre.»
L'analogie préférée de Braudel est sans conteste, celle qu'on peut appeler, à la suite de Paul Carmignani, la «métaphore américaine», qui combine distances temporelle et spatiale, anachronie et, si l'on veut, «anatopie».