Où l'on parle de l'entropie (à partir d'un article du physicien-philosophe Marc Halévy)

Publié le par Claire

Image de la conférence de Marc Halévy ''Qu'est-ce qui nous arrive ? ''

Image de la conférence de Marc Halévy ''Qu'est-ce qui nous arrive ? ''

(Début de la réflexion qui prendra plusieurs jours.

En attendant l'article original, intégral est en lien)

 

    "Le second principe de la thermodynamique est généralisé et l'autopoïèse devient l'alternative naturelle à l'uniformisation entropique".(cf article en lien)

Quand je lis ça, par hasard, ça fait Tilt, je me dis oh oh  "poïèse"...même "auto", voilà qui pourrait peut-être déclancher (la  variante désuète de "déclencher") chez moi l'énergie poïétique qui me manque depuis quelques semaines et que ma tête aimantée tente d'attirer à moi...

D'autant qu'il y a déjà plusieurs années que j'ai dans un de mes carnets une sorte de définition du mot  "entropie". La notion m'avait déjà, un jour, paru lumineuse -Fiat lux- 
 

                                                Voilà ce que j'avais noté :

" Principe d'entropie / fin des civilisations Contraire de l'info (...) (cf Lévi-Strauss). La civilisation a pour fonction de fabriquer (terme de physique) de l'entropie. (...)Chaque parole échangée, ligne imprimée,  commune entre deux interlocuteurs rend égal... (crée une relation : il y a qqch de commun ) réduit l'écart , l' écart d'information, ce qui est, au final,  un processus de désintégration. (...) Impossible coïncidence de notre image et de nous-mêmes à travers des systèmes de miroirs et de caméras."

 

                                 là, je sifflote....Voilà voilà...et  me râcle la gorge... 

 

Ce qui suit en italiques est un passage obligé, je fus helléniste, ce n'est pas tout à fait comme le vélo, j'ai oublié, tellement...mais je conserve intacte l'irrésistible pulsion, pure, nostalgiquement compulsive... de la recherche effreinée, de l'élément premier, de l'étymon... du plus petit dénominateur commun des cours de math de quatrième, de mon époque révolue... 

Le mot entropè, "εντροπη ", est issu du verbe"εντρεπω": tourner le dos pour fuir, amener à d'autres sentiments;  éprouver crainte/respect.=>à la fois changement de disposition ( je conserve également la dernière partie de la définition qui ouvre le mot sur une perspective psychologique et morale,  "tropologique" ) et action de rentrer en soi même par honte ou par crainte.

                            Et pour les images narratives ...la  mythologie :

"Atropos" est une des Moires, (l'équivalent des Parques, chez les Romains). Elles sont trois*. Atropos est la  fille muette de la nuit et de l'Erèbe**.  Représentée  couverte d'un voile noir et armée de ciseaux, elle tranche le fil de la vie à l'heure fixée. Par elle les événements du passé sont  irréversibles. Temps et mort sont par elle réunis.
* Ses soeurs sont  Clotho, la fileuse du fil de la vie et Lachésis qui le déroule, le fil. 
** Son père est Ἔρεϐος, divinité des Enfers, née du Chaos, un fleuve : la limite et la porte entre le monde des vivants et celui des morts. Il  personnifie les Ténèbres  et donne son nom à la région infernale où passent les âmes des  trépassés. 

                                          

      Mise à l'épreuve

Au moment du passage des sciences dures aux molles et même/surtout aux textes journalistiques qui utilisent un vocabulaire d'apparence courante, un concept qui en changeant  de domaine "s'entropise", puisqu'on ne va donc garder de lui que le sens qui s'adaptera au public le plus vaste possible dans la perspective de servir les idéaux/ologies du moment. 

 

Le terme entropie introduit par Rudolf Clausius dérive d'un mot grec qui entre autres peut signifier quelque chose comme  « transformation ».

 

On peut adjoindre au nom un adjectif, ce qui donne le principe "d'entropie maximale"; Celle qui contient le moins d'information, celle qui est à penser comme la moins arbitraire de toutes les informations  que l'on pourrait utiliser. Les éléments considérés étant distribués de manière indifférente et indépendante. 

"Il s'agit donc d'un a priori extrêmement « neutre *» si toutefois l'espace d'hypothèses est bien choisi".

* je suis contente parce qu'on retombe sur un terme qui fait florès en ce moment. même/surtout dans les publicités pour les jouets : une femme trentenaire responsable constate :   " Ces cubes sont neutres, j'adore ! Mon fils peut grâce à eux réaliser toutes sortes de constructions...".  

"si toutefois l'espace d'hypothèses est bien choisi". Cette fin de phrase, au fait, que l'on a tendance à occulter, dit bien "hypothèses" et "choix" : le propos relève, au départ, des Sciences. Ce n'est pas un dogme.

 

 

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