Le politique et ''la gestion de l'avenir'' - 2 liens 2) u-picardie.hal.science pour un article d' Anne Duprat : ''L'oeuvre, la peur et le temps. Pour une saisie du risque par la littérature'';1) fr.wikipedia.org pour les fresques du ‘Bon et du mauvais Gouvernement’ commandées en 1338 à Ambrogio Lorenzetti par le régime des Neuf, à voir dans le palais communal de Sienne

Publié le par Claire Antoine

Je cherche, en ce moment, des textes qui s'/m'interrogent sur la place de la littérature et sur le rôle de l'écrivain, aujourd'hui. Et ce matin, j'ai parcouru un article (en lien) d'Anne Duprat, spécialiste de ''la théorie de la fiction contemporaine'', notamment

Je me suis arrêtée sur un passage qui concerne la façon dont la classe politique qui a besoin, pour se légitimer, de représentations, d'attributs, de littérature et d'art pour représenter la manière dont elle ''gère'' le futur, la nouveauté, l'incertitude, la peur.  

Un thème intéressant, la peur, alors que de partout, des médias audio/video/ papier, mainstreams aux  indépendants, des dits ''complotistes'' aux revendiqués ''bien-disant-bien-pensant'' ou l'inverse ''bien-pensant-bien-disant''selon que l'un précède l'autre (la pensée ou la parole), mais c'est un autre débat... alors que de partout, sans oublier les messages plus ou moins longs, changeant tout le temps, mais focus, pourrait-on dire par rapport au fil conducteur qu'ils servent avec une dévotion remarquable, celui de ta mise en panique (tu as potentiellement oublié un truc dans ta déclaration d'impôts, une grand-mère - je suis vieille, je suis concernée et je fais partie des -paraît-il seuls à voter/compter -  a été harcelée dans un bus par 3 jeunes et n'a dû son salut qu'à un SDF, qui était monté sans billet, mais la dame par reconnaissance le lui a payé lui évitant ainsi d'avoir une amende qu'il n'aurait de toute façon pas pu payer, ton opérateur de téléphone va disparaître et tu ne sauras pas quoi faire de ta boxe qui ne fonctionnera plus et qui te sera, si tu tardes à t'en débarrasser, facturée très cher alors qu'il n'y aura plus d'adresse à laquelle l'envoyer, que bientôt il n'y aura plus d'argent liquide, ni de chéquiers  et donc que tu devras tout payer avec ton téléphone qui a sûrement déjà été piraté, que si ça se trouve ton identité a été dépecée sur le Dark Web...). Alors que, la peur, de partout, elle déborde, bref, un sentiment diffus (mais avec piqûres de rappel très rapprochées) de peur (''peur, peur'', n'exagère pas ! Bon je vais dire :''anxiété''. Non ? ''Appréhension'' ? Voilà ! ça c'est bien. C'est moins angoissant.), d'appréhension. Et je ne parle même pas des guerres, de l'Intelligence artificielle. 

                                        Prise de notes (et extraits) dans l'article d'Anne Duprat, en lien.       

Entre l’état de peur, d'appréhension et l’état de sécurité, le pouvoir doit prévoir et montrer, représenter la possibilité d'un avenir. Il doit fabriquer des scénarios possibles. 

''Un exemple de cette opération politique qui consiste à prévoir est donné par les célèbres fresques dites du ‘Bon et du mauvais Gouvernement’ commandées en 1338 à Ambrogio Lorenzetti par le régime des Neuf pour orner les murs de la salle du gouvernement du palais communal de Sienne.

On y voit en effet clairement apparaître la place qu’occupe la prévision dans l’opposition entre l’état de peur et l’état de sécurité.

Ceux-ci sont représentés respectivement sur les murs Est et Ouest de la salle avec le même degré de réalité, comme deux états permanents du rapport de l’homme au monde, et comme deux versions possibles de la normalité sociale, séparés par l’allégorie de la paix qui préside sur le mur Nord à l’administration du bon gouvernement.

L’image est là pour constituer la dangerosité du réel en même temps que pour créer les conditions de la réponse à ce danger, dans la mise en évidence d’une responsabilité humaine dans l’obtention et le maintien constants de l’état de paix.

Sur le mur droit, les effets du bon gouvernement offrent une vision écologiquement cohérente du déroulement des activités en tant de paix, en ville comme à la campagne: on cultive, on vendange, on se livre au commerce, à la danse et à la chasse, on se marie et on rend la justice sans peur et sans menace.

Sur le mur opposé — et dans un état de conservation bien plus altéré, en apparence au moins — la représentation du mauvais gouvernement et de ses effets, ponctuée par la présence d’allégories de la violence, de la cruauté, de la cupidité et de l’injustice. Sous l’égide de Timor, la Terreur, destructions, vols, pillages et meurtres se donnent libre cours dans un paysage martyrisé où ‘personne’, déclare l’inscription exhibée par l’allégorie de la Terreur, ‘ne passe sans craindre la mort, car tout s’y dérobe, à l’extérieur comme à l’intérieur’.

Un aspect important du dispositif réside dans le fait qu’il détache le problème de la peur et de la sécurité de la question du sacré. Les éléments de la représentation ne relèvent pas directement de la grammaire scripturale et biblique de la peur ; l’unique élément qui signale la présence du religieux dans le paysage en paix, la coupole du Duomo de Sienne, apparaît à la fois décentré et inscrit dans un paysage urbain qu’il ne domine pas.

Les deux états possibles du monde sont le résultat direct de deux modes de gouvernement humains, et la différence des univers est produite par le politique comme aboutissement dans le réel du choix et de la décision.

                        Le pire est à cet égard présenté comme aussi prévisible que le meilleur. 

ce n’est pas le caractère aléatoire, transcendant ou inaccessible à la raison des événements qui est source de danger,

mais au contraire le lien indéfectible entre la cause et la conséquence, en tant qu’il définit la responsabilité politique.''

                  Heureusement qu'il y a la nouvelle loi - euthanasie. Tu pars quand tu veux. Salut.  

 

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