Rhapsode
J'aime beaucoup le terme de "rhapsode", qui ne bénéficie pas du même prestige que ceux d "aède", de "poète" ou d'"interprète".
Il vient de deux mots grecs : du verbe ῥάπτω, rháptô (« coudre ») et du nom ᾠδή, ôidế (« chant »).
Xénophon, au IVe s. avt JC le sous-estimait déjà dans son Banquet , au ch 3, 5-6 : "Tu n'ignores pas, dit Antisthène, que tous les rhapsodes savent par cœur l'Iliade et l'Odyssée (...) Et pourtant connais-tu des gens plus ineptes que les rhapsodes ? (...) Il est bien évident, dit Socrate, qu'ils ne comprennent pas le sens des vers qu'ils chantent".
Une rhapsodie raconte dans une forme libre, composée de thèmes juxtaposés,
Le rhapsode récite (souvent avec un accompagnement musical comme la lyre ou la cithare), de ville en ville, les oeuvres de poètes qu'il rend accessibles à tous ceux qui viennent l'écouter. Il « coud ensemble » des morceaux de "chants" connus de son auditoire. Ce n'est pas un aède poète créateur "qui charme les oreilles", mais comme un troubadour, il perpétue la mémoire de son peuple.
Quand le mot rhapsodie est employé péjorativement il signifie : Ouvrage en vers ou en prose fait de morceaux divers, mal liés entre eux, "un tissu de contresens et d'absurdités".