Soleil de mai --178
(Encore une fois "Merci au Bateau Ivre",
dans la coque dispersée duquel
j'épuise gouvernail et grappin)
Ma lyre, hélas, si sans peur
Tu suis les pas du voyageur
J'oublierai les chemins
Pleurant ma puissance perdue
A mes désirs rendue,
Ma baguette renvoie à mon rouet
Défloré, qui origine mon chant
Archange désincarné
Enfermé dans des passions
Qui messagères de pureté
Désincarnée et détachée
D'un égarement, me reconstruit
.
Je te réécris quand même, dans le mouvement de
L'instant où je te perds
Je t'use déjà et je te répète
Les motifs familiers
Qui meurent de mon amour
Se manifestent
Dans la fête qui de la main
Festoie dans les ballades
A venir des chants
Auxquels je dis adieu
Dans mon délire insatisfait
Identifié et défini
par des limites hideuses
Dans la stupeur tartare
De mon ailleurs barbare.
Ma révolte illégitime
Hymne qui rythme
A la faveur de la liberté
Dont elle peut mourir
Météore ardent
D'un ciel qui crève en éclairs
Pour une Floride torride
et glauque qui pourrit
Dans les joncs d'une nasse
Où se lave la peau bleuie
d'un étang où se noient
En se heurtant les ciels bas
D'un Léviathan, se cataractant
En se déchirant vers l'océan.