164 - Repartir
163 – Repartir
Laissée en suspens
Même si au moindre souffle
Au souffle du moindre vent
Si l’eau se met en mouvement
Prête à l’abdication
A l’arrêt de ce que je crus être moi
Tourmentée
Me demandant des comptes
- des certitudes émanent de tous ces corps parlants qui ne sont pas moi –
Vite !
Me couler dans des phrases et dans les idées venues d’elles
Mon nid, mon centre, ma sécurité…
Vers l’abime qui m’entraine
Le gouffre sans fin sans fond
Sans angoisse
Avec ferveur, toujours renouvelée
Jubilation, enchantement
Pour ce nouveau jour d’après
Qui vient de paraître
Tourbillonnant aux chants
Des oiseaux inconnus parfois des jardins des villes
Et repartir
Après le retour vers soi
A côté
Regarder – se placer sans baisser la tête
Accepter le vide
Qui se creuse autour du réel
Des rencontres par soi de l’autre des autres
Sans se sentir dépossédé
Sidéré juste interrogé
Tes yeux fouillent ce soir le ciel, jusqu’à l’astre que tu t’es choisi un de ces soirs de juin où tout était possible, « un de ces soirs où les fleurs ont une âme », depuis l’ odeur enivrante des aspérules où tu es étendu,
Bousculé
Subodorant que tu devras dépasser ce sentiment si pénétrant
Sans quoi le nid-centre deviendra
Certitude absolue
L’escargot spiralé
Indépassable illusion qui allongera indéfinitivement le temps
Tu rêves d’un instant de clairvoyance qui obscurcirait tout tout autour et qui barrerait la route à une magique formule
Qui se retirera à tire d’aile
D’oiseaux en escadrille
En partance pour la chaleur
Je me sens fragile comme des bras ouverts qui s’émeuvent et s’alarment dans l’accueil d’un corps à étreindre
Sur ma feuille, ce matin
Comme sur une carte,
Je transporte des éléments sismiques
Dans l’espoir fou qu’ils me révéleront
Mon cœur
Apaiseront mon âme
Et comme remontent en mugissant les roches sanguinolentes , flottant sur les magmas, dans l’espoir fou que de ces scories je puisse encore - de leur force - renaître.