Posture/position en sociologie de la littérature : Liens ( et qq notes) avec 2 articles de Denis Saint-Amand et David Vrydaghs
Quelque part entre Charleville et l'Arcadie
Un des topiques les plus éculés du discours de célébration des " classiques ", qui a pour effet de les renvoyer dans les limbes, comme hors du temps et de l'espace, bien loin en tous cas des d...
Un questionnement qui ne peut - mais aussi doit - la conscience des choses faisant partie du deal, au risque de ne rester "qu'une femme" :-) (qu') interpeller les très très très... "minores", dont j'aimerais, le grand âge, autant dire le naufrage aidant, faire tout "simplement" partie, aujourd'hui...
Pour la sociologie de la littérature (cf Alain Viala puis Jérôme Meizoz), le terme de "posture" signifie la « manière singulière d’occuper une “position” dans le champ littéraire »
Cf Le « répertoire postural » de Meizoz qui implique que la posture investie par un auteur serait l’actualisation singulière d’un modèle plus ou moins fluctuant issu de l’imaginaire collectif.
Il s'agit donc d'un phénomène de réappropriation posturale
qui s'empare de la question des « influences artistiques », la question des productions antérieures qui ont nourri leur écriture
à laquelle tout individu embarqué dans le monde des arts et des lettres, même à toutes petites doses est aujourd’hui médiatiquement invité à rendre compte.
Il s'agit donc d'un phénomène de réappropriation posturale
qui s'empare de la question des « influences artistiques », la question des productions antérieures qui ont nourri leur écriture
à laquelle tout individu embarqué dans le monde des arts et des lettres, même à toutes petites doses est aujourd’hui médiatiquement invité à rendre compte.
Enjeu : la littérature est posée comme « discours » et étudiée comme objet littéraire soumis à des conditions sociales d’énonciation, sortant ainsi l’écrivain de sa tour d’ivoire. Le concept de posture ne nie pas le caractère unique de chaque oeuvre, mais décrit " l’articulation (objective) du singulier et du collectif dans le discours littéraire".
Le fait de prendre part au " jeu artistique", nécessite l'adoption d'une posture, c'est-à-dire de diffuser une certaine image de soi, (mise en scène de soi) composée de deux dimensions, textuelle, rhétorique (quelle écriture pour quelle image de l'écrivain ?) et contextuelle, comportementale, actionnelle : la présentation de soi de l’auteur, son look, sa façon de se donner à voir, de se comporter, cf l’hexiscorporel, de Bourdieu : « mythologie politique réalisée, incorporée, devenue disposition permanente, manière durable de se tenir, de parler, de marcher, et, par là, de sentir et de penser ».
La posture et le contexte
Une posture prend corps à travers différentes mises en rapport qui façonnent l’horizon de réception. Dans quelle mesure telle réception favorable ou défavorable peut-elle procéder de l’adoption d’une certaine posture,
voire du lieu depuis lequel cette posture s’énonce.
voire du lieu depuis lequel cette posture s’énonce.
Une perspective diachronique.
Selon Meizoz la posture est une mise en œuvre individuelle d’un imaginaire collectif préexistant avec ses contingences.
Ex Jack Kerouac rejouant Rimbaud nomade, "maudit" qui refuse de porter des chaussures propres ou Houellebecq et son chien Clément, qui prend dans sa voiture, et au cours de ses interviews, la place de sa femme ce qui rappelle Gérard de Nerval et son homard en promenade dans les jardins du Palais-Royal.
De telles données (amusantes) posent un double problème. En se fondant partiellement sur la dimension comportementale de la mise en scène de soi d’un auteur, le risque est grand, de sombrer dans la description psychologisante. Aujourd'hui l’analyse de cette dimension non-discursive, comportementale est "facilitée" par le développement des médias... Mais que sait-on réellement du homard de Nerval ? La nécessité de passer par les témoignages/ragots de voisins ou d'amis, par certaines presses rend délicat le travail du chercheur.
La posture dans l’œuvre (dimension discursive)
Si les matériaux permettant l'analyse de la posture d'un auteur sont constitués par les prises de paroles (écrites ou orales) dans lesquelles l’auteur parle en son nom propre qu’en est-il de l’œuvre en tant que telle ?
Si les matériaux permettant l'analyse de la posture d'un auteur sont constitués par les prises de paroles (écrites ou orales) dans lesquelles l’auteur parle en son nom propre qu’en est-il de l’œuvre en tant que telle ?
Les options éthiques et esthétiques mises en place par l’auteur dans son œuvre sont-elles, indiscutablement, des traces de sa "posture" d’écrivain ?
Peut-être en s'en tenant aux seuls textes (oraux ou écrits) autobiographiques ?
Dans les textes fictionnels on peut pointer « les valeurs illustrées par les choix » posturaux de l’auteur, son «empreinte stylistique, son “rythme”, son "ton". De plus, certains personnages romanesques sont construits comme des doubles de l’auteur, brouillant la distinction auteur/personnage.
Posture et réception
En interrogeant la réception de ces œuvres à l’aune des « images de soi » diffusées par leurs auteurs,
pour tenter de voir dans quelle mesure ces dernières peuvent conditionner leur légitimité
pour tenter de voir dans quelle mesure ces dernières peuvent conditionner leur légitimité
. Le type de l'audience recherchée, explicitement ou non, par un auteur
La stratégie posturale est-elle toujours artifice, chez les écrivains conscients des enjeux promotionnels liés à la médiatisation ? (avantages et désavantages de la position occupée)
Evolution d’une littérature dont la valeur marchande va dépendre de l’image plus ou moins forte que parviennent à se créer les auteurs.
Comment le lecteur la reçoit-il, construit-il, lui-même sa propre représentation de l’auteur ?