Citations extraites d'un texte de 1839, de l'écrivain critique Sainte Beuve sur le lien entre la littérature/le talent et l'argent/la librairie
"La littérature industrielle", SRevue des Deux Mondes T.19, 1839
« l’industrie pénètre dans le rêve et le fait à son image »
Au début du XIXe, talent et logique marchande ne faisaient pas bon ménage...
"Dans tous ces monuments majestueux et diversement continus, des Bossuet, des Fénelon, des La Bruyère, dans ceux de Montesquieu ou de Buffon, on n’aperçoit pas de porte qui mène à l’arrière-boutique du libraire.
Voltaire s’enrichissait plutôt encore à l’aide de spéculations étrangères que par ses livres qu’il ne négligeait pourtant pas.
Bernardin de Saint-Pierre offrit l’un des premiers le triste spectacle d’un talent élevé, idéal et poétique, en chicane avec les libraires.
Beaumarchais, le grand corrupteur, commença à spéculer avec génie sur les éditions et à combiner du Law dans l’écrivain. Mais, en général, la dignité des lettres subsistait(...)"
« Chacun s’exagérant son importance, se met à évaluer son propre génie en somme ronde ; le jet de chaque orgueil retombe en pluie d’or »