124 - "Moi T' aiM" - Phrases sculptées dans un texte sur le thème du miroir

Publié le par Claire (C.A.-L.)

Montage à partir de l'affiche de l'exposition/installation To Breathe / Mirror Womande l'artiste coréenne Kimsooja au CPM en 2015/2016

Montage à partir de l'affiche de l'exposition/installation To Breathe / Mirror Womande l'artiste coréenne Kimsooja au CPM en 2015/2016

                                       Texte de départ 
Le  miroir, une image pour parler du désir d'écrire et de lire de la "littérature". 
De l'être-là sans l'être.
Interrogation sur le statut de la fiction, de l’œuvre d’art et de l’auteur.
Modèle de structuration : mimétisme, "pareil que", "comme si" 
Duplication (identité) et variations (presque) : mises en abyme, effets de réflexion, reflets de la 
lumière. 
Personne n'est ce qu'il voit de lui dans un miroir. 
Une part de lui est absente, ailleurs dans un entre-deux, invisible,
intouchable, in/mé-connaissable.

 

"Moi T' aiM"

 

L'envers de face que je regarde dans les yeux.

Seulement dans les yeux.

                                Tout droit. Fiché dans ces yeux-là. Devant. Droit

Il faut que je bouge 

Tu bouges aussi

Tu m'imites ! Je te grimace

et  je te quitte.

Je t'embrasse

Ah ! non pas sur la bouche. 

         Et ...Et si je recollais les deux ? 

Ne formons qu'un : qu'en dis-tu ?

               Mon souffle pour te réchauffer. 

 Ainsi donc je suis comme ça, comme toi ?

                 Comme je te vois, tu me vois et on me voit !

N'aurais-tu pas pu retenir mon visage de jeunesse ?

Je me suis tant regardée pour laisser l'empreinte du devant de moi

Mais je ne savais pas que l'empreinte ne regarderait qu'au dedans de moi

Qu'elle avancerait à reculons. Laisse-moi passer.

Je voudrais voir par-dessus ton épaule.

Il y a quoi, derrière-toi ?

Laisse-moi voir     

        Comment nous séparer, - est-ce possible ? 

         Dis-moi quelque chose.

         Tu bouges les lèvres en même temps que moi

         Je n'entends pas ta voix

         Je te l'ai volée ?

  Dans toutes les vitres et les glaces, tu m'accompagnes je t’emmène avec moi.

                            Mon même aux mêmes gestes au sens inversé 

                                      Un Entre-Nous-Deux

qui nous dédouble toi et moi. 

                                Viens, j'éteins la lumière aveuglante du leurre.

         Reviens à moi. Rentrons. Ne formons à nouveau plus qu'un et pour toujours.

 Octobre 2015 

 

 

Publié dans poème

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