68 Au travers
Au bord des choses invisibles, là où disparaît la forêt, le monde recule.
Ruines de l'exclusion; plaines de la séparation aux infinies étendues; routes déceptives qui mènent à l'impitoyable immensité farouche.
L'espace m'engloutit dans une distance incalculable et je passe au-delà du désordre. Je suis distendu par le désir forcené de toucher le fond et de demeurer dans la solitude.
Je me rapproche à perdre l'horizon. Je me désintègre, à souffle retenu, dans le mouvement lent de l'attente.
Et là, enfin, je parviens à la limite du monde.
C.A.-L. novembre 2011