Notes prises dans un article (en lien) de Stephane Nowak qui éclaire la relation entre ce que l'on appelle, au lycée, la poésie engagée et l'écriture engagée d'aujourd'hui ''Poésie et politique. Métapolitique et écopoétique contemporaines'' Comment oser assumer une responsabilité (face au normatif Jean-Paul Sartre) de poète quand le ''langage ment'' ? lien hal.science

Publié le par Claire Antoine

Notes prises dans un article (en lien) de Stephane Nowak qui éclaire la relation entre ce que l'on appelle, au lycée, la poésie engagée  et l'écriture engagée d'aujourd'hui ''Poésie et politique. Métapolitique et écopoétique  contemporaines'' Comment oser  assumer une responsabilité (face au normatif Jean-Paul Sartre) de poète quand le ''langage ment'' ?  lien hal.science

                       Prise de notes dans l'article de Stephane Nowak :  ''Poésie et politique. (...)''

Comment rendre visible des invisibilités, audibles des paroles non légitimées et théoriser certaines articulations poésie/politique sans manifeste/résolution/prise de position/avertissement''d'avant-garde'', un terme inadéquat, aujourd'hui. 

                                          Du ''Le langage ment'' à ''L’engagement'' littéraire

Une vision moderne de l’engagement renouvelée par des pratiques contemporaines comme résistance aux langages idéologiques, mise en question, en crise des discours dominants.

Un rapport paradoxal au temps : « La chronologie (au sens où nous l’entendons tous) n’existe pas, ce sont ces temporalités chevauchantes, discontinues, fragmentaires, qui font ce que nous appelons notre « présent ».

                                         La question du rapport à l’environnement.

                                                                  L’oikos.

Une écopoétique avec un oikos entendu comme « habitat » et « environnement » pour outre la dimension du texte interroge les postures, les conditions de production, les processus de création : l’écosystème mis en place.

Ecocritique qui nous pousse à interroger la relation « entre les productions culturelles et leur environnement ».

Il s’agit d’une pratique faisant corps avec l’environnement en luttant contre les logiques de séparation d’avec le public et l’environnement.

                                                                 Habiter de l’extérieur :

Avec la posture de l’enquêteur pour établir des « documents poétiques » qui supposent une enquête et un prélèvement de matériaux. Franck Leibovici insiste sur la notion d’« énoncé flottant », c’est-à-dire la présence d’une phrase décontextualisée qui n’est pas immédiatement recontextualisée.

                              Le message, ce n’est pas le discours, mais le rapport au contexte. 

                   Texte hybride où se mélangent récit métaleptique et liste sous forme d’abécédaire.

  Exhiber, questionner en donnant à penser la neutralité des expressions usitées des pouvoirs politique et médiatique.

Question écocritique : dans quelle mesure des documents, mis à distance, décontextualisés, recontextualisés, fonctionnent-ils comme des outils pour le lecteur ?

                                             Réinventer l’habitat du texte pour réinventer sa nature.

                                                                      Habiter les ruines.

                                                             Pour déshabiter, s'extraire.

Comme Hölderlin « habiter en poète », unir existence et poésie, faire entendre le poème primordial de l’Être.

L'ontologique s’oppose à la mimésis. Sans décrire, sans imiter. Penser poétiquement l'évènement/avènement de l’Être que médite le philosophe.

Yves Bonnefoy voit la poésie comme maison, abris, vrai lieu jusqu’à aujourd’hui.

D'autres comme Jean-Marie Gleize, avec la postpoésie, défend une poésie « littérale », qui s’oppose à celle de  l’analogie. Il y aurait une autre manière d’habiter, l'inhabitable avec une dimension de résistance.

Justin Delareux inscrit dans une cabane, « oui nous habitons vos ruines, mais » en rouge sur le mur,

J.M. Gleize affirme : « il faut construire des cabanes », des constructions éphémères, au sens propre comme métaphorique.

Non plus « habiter en poète », mais « déshabiter en postpoète » : construire des cabanes, habiter les ruines : ''Mais/ Oui le goudron les grilles l'herbe la terre la boue les feuilles et la pluie//Oui ceci est un projectile''

                 Ainsi se réinvente un rapport à l’environnement associé à un geste politique : 

La perspective écopoétique permet de renouveler le canon littéraire. La perspective écocritique pose de nouvelles questions demandant de nouveaux outils.

Des postures, des manières d’habiter le monde, qui ont pour point commun d’entretenir un rapport critique à la société du spectacle et à l’industrie culturelle,

qui ne reprennent pas le circuit traditionnel du livre,

de cette « industrie des lettres », basée en partie sur la publicité, le gaspillage, le spectacle.

Il s’agit au contraire de faire corps, au sens propre comme au figuré, avec son environnement.

                                                   Lisibilité et illisibilité.

Le lecteur est appelé non à recevoir le message, mais à penser et à faire des liens.

                                Des sujets culturels à des sujets politiques par glissade.

La notion d’avant-garde n'est plus pertinente. Elle convoque trop d’enjeux de concurrence, de nœuds de pouvoir. Trompeuse en ceci qu’elle pourrait faire songer à un groupe structuré et unifié par des chefs et des manifestes, or, il s'agit d’une communauté de solitudes partageant plus ou moins les mêmes références.

           La littérature va fonctionner comme résistance aux langages idéologiques (J.F. Hamel).

Avec par exemple des montages symboliques chez Gleize (fragments et énoncés hétérogènes), dialectiques chez Quintane (mise en relation des incompatibles), structurés en parallèle chez Joseph (avec le journal intime sur une semaine) et Michot (avec l’abécédaire)

L’engagement n'est plus - puisque le langage ment, du côté du pouvoir - prise de position.

''La responsabilité'' du poète est là, grâce à la forme, par la convocation de documents, les opérations de collage et de montage : les textes cités donnent à penser l’inadéquation des discours dominants et de la réalité sociale.

 

 

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