Ah ! Les Classiques Fable politique - lutte des classes La Fontaine ''Les animaux malades de la peste''. ! 2 liens : 1. Le texte; 2. Illustration d'André Pec

Publié le par Claire Antoine

Illustration très intéressante d'André Pec. André Pec (1904-2003) est un poète et surtout un illustrateur pour les "Albums du Père Castor" aux éditions Flammarion

Illustration très intéressante d'André Pec. André Pec (1904-2003) est un poète et surtout un illustrateur pour les "Albums du Père Castor" aux éditions Flammarion

    Extraits de la fable "Les animaux malades de la peste" ( La fable en entier se trouve en lien) 

                                                                Le problème est posé 

Un mal qui répand la terreur,

Mal que le Ciel en sa fureur
Inventa pour punir les crimes de la terre,

La Peste (puisqu'il faut l'appeler par son nom)

Capable d'enrichir en un jour l'Achéron,

Faisait aux animaux la guerre.

Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés (...)

                              Une unique solution pour une possible résolution

Que le plus coupable de nous
Se sacrifie
aux traits du céleste courroux,
Peut-être il obtiendra la guérison commune.

                                                    À la recherche du plus coupable

                              « Plus c’est gros plus ça passe »

(...) Je me dévouerai donc, s'il le faut ; mais je pense
Qu'il est bon que chacun s'accuse ainsi que moi :
Car on doit souhaiter
selon toute justice
Que le plus coupable périsse.
(...) On n'osa trop approfondir
Du Tigre, ni de l'Ours, ni des autres puissances,
Les moins pardonnables offenses.
Tous les gens querelleurs, jusqu'aux simples mâtins,
Au dire de chacun, étaient de petits saints.

                                           Enfin, on le tient… Il est coupable, il le dit lui-même !

L'Ane vint à son tour et dit : J'ai souvenance
Qu'en un pré de Moines passant,
La faim, l'occasion, l'herbe tendre, et je pense
Quelque diable aussi me poussant,
Je tondis de ce pré la largeur de ma langue.

Je n'en avais nul droit, puisqu'il faut parler net.
A ces mots on cria haro sur le baudet.

Un Loup quelque peu clerc prouva par sa harangue
Qu'il fallait dévouer ce maudit animal,
Ce pelé, ce galeux, d'où venait tout leur mal.
Sa peccadille fut jugée un cas pendable.
Manger l'herbe d'autrui ! quel crime abominable !


Rien que la mort n'était capable
D'expier son forfait : on le lui fit bien voir.


Selon que vous serez puissant ou misérable,
Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.

                                                                 

 
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