Prise de notes dans un article de Christine Planté, "Sappho de fin de siècle". Il s'agit du X I X e.

Publié le par Claire Antoine

                                                            Reconnaissance d’œuvres de femmes poètes

     La poésie féminine ne pourrait-elle avoir  affaire qu'avec  l'amour...d'âme et de corps  ?

  Quand les hommes écrivains se questionnent sur la création poétique et le sexe des auteurs

         La femme poète est reconnue, avec comme  grande prêtresse Sappho,  "quand elle enracine ses poèmes dans un lyrisme amoureux et sensuel." 

Ex pour  Proust..."le poète (qui) contient en lui toute l’humanité, doit posséder les tendresses de la femme". Les poètes-hommes,  s’exceptent de la beauté universelle des paysages qu’ils peignent. […] le poète-homme […] a honte de son corps."

       Pour Claudel,  La Muse invoquée  désigne  un manque à l’origine de la parole poétique :  

« Ce n’est point avec le tour et le ciseau que l’on fait un homme vivant, mais avec une femme, ce n’est pas avec l’encre et la plume que l’on fait une parole vivante !/Quel compte donc fais-tu des femmes ? tout serait trop facile sans elles. Et moi, je suis femme entre les femmes ! »

Les femmes poètes feront difficilement entendre leur voix en dehors des modèles imposés.

Le modèle de la poésie féminine, celui qui permet aux poétesses de penser leur activité créatrice,  se construit à travers les discours critiques

- quelques idées dominantes :  celle de la croyance  à l’existence d’un romantisme féminin,  qui révélerait  l’essence féminine du romantisme  avec pathos et lyrisme, dont il serait la manifestation.  Les femmes poètes, sentimentales "de préférence larmoyantes et douloureuses", ne peuvent plus être des femmes si leur poésie explore d’autres voies ou alors elles sont décrétées  passéistes et désuètes. Au XIXe elles  sont nombreuses à être d’origine provinciale, et à recherchent une reconnaissance qui vient rarement...elles attendent longtemps et souvent en vain  une consécration  venue des institutions,  qu'elles respectent  ! 

Elles sont "modernes"  quand elles sont parisiennes ou au moins  urbaines, c'est-à-dire qu'elles  adoptent une posture de "révolte, d’écart et de rupture" . Leur parole de révolte politique (Louise Michel) ou philosophique (Louise Ackermann) est vue comme un cas particulier, qui ne relève pas de la catégorie de la poésie féminine.. 

La critique masculine se concentre de rechercher dans les recueils de poétesses  les thèmes qui l'arrangent  et passent sous silence  d'autres aspects "comme la dénonciation politique, chez Desbordes Valmore, ou l’attention au monde moderne et urbain chez Malvina Blanchecotte , Louisa Siefert, Amable Tastu et même Anna de Noailles, chez qui on préfère apparemment l’éloge de la poire mûre." 

          "Pour vendre en librairie comme pour séduire en société, mieux vaut en France, apparaître Sapho qu'immodeste  bas-bleu"

De plus rares sont les femmes à publier leurs œuvres en les précédant de prises de position théoriques, – de métadiscours, de mode d’emploi.

Faute de vanter soi-même sa production auprès du public, et d’en guider la lecture en en explicitant la cohérence et la nouveauté, un(e) poète court le risque d’être lu(e) et mesuré(e) à l’aune du déjà connu, ou encore d’être incompris(e).

 

 
 

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