Presse et émancipation féminine au XIXe 3 liens : lien 1) Médias 19 article de Catherine Nesci "; lien 2) page Wikipedia d'Alida de Savignac, écrivaine, critique littéraire; lien 3 ) blog de Claire article sur Victor Hugo et les livres politiques écrits par des femmes

Publié le par Claire Antoine

     Notes et citations ( mon objectif est encore et toujours de cerner le phénomène Tastu)

                    De la lettre intime, à la lettre ouverte : rôle des saint-simoniennes.
"En adoptant la forme épistolaire comme un élément clé de leur publication, les saint-simoniennes ont-elles eu conscience qu’elles enregistraient, dans une mise en scène polyphonique, un épisode marquant de la cause des femmes et du peuple ?" 
La démarche épistolaire dans la presse : une communication interpersonnelle élargie grâce au droit/devoir de réponse : "courrier des lecteurs"
Des prolétaires saint-simoniennes, dans une visée émancipatrice, créent en 1832, un lieu de parole pour les femmes de toutes conditions et dont les hommes sont exclus : La Femme libre, journal qui changera plusieurs fois de titre en 1 an devenant La Femme de l’avenir, puis La Femme Nouvelle, qui inclut la Tribune des femmes, l’ Apostolat des femmes, l’ Affranchissement des femmes.
Au XIXe grâce à l'introduction du genre épistolaire dans les journaux, les femmes peuvent valoriser et extérioriser largement les seules qualités d'écriture que les hommes leur reconnaissent qui est celui du genre épistolaire (dont l' égérie est la Marquise de Sévigné). 
La femme et ses qualités relationnelles/conversationnelles, sort de la sphère privée  
 
La confusion va s'installer, par ce biais, dans la rationalisation sexuée des compétences  scripturaires.
C'est une femme... donc...il y a des domaines qui ne sont pas faits pour elle.
 
(Mais chez certains, naissent dès 1819, la crainte et le doute, alors ils trouvent des combines... cf lien en infra avec un texte de Victor Hugo à propos d'un livre politique écrit par une femme :  "Je ne voudrais donc pas qu'on défendit aux femmes d'écrire ; ce serait en effet le vrai moyen de leur faire prendre la plume à toutes.") : ça mériterait un smiley, mais je ne les trouve pas, tant pis !!!
 
 
===>>>  Renversement des valeurs et accès, grâce à la presse, pour les femmes à un terrain
 réservé, celui de « la rue », qui ouvre sur le politique, zone qui leur est jusque là, interdite.
Valorisation de la  compétence scripturaire autorisée aux femmes, celle de l’épistolaire.
 Elargissement du cercle intime  grâce au développement de la presse au début du XIXe dans la perspective de l’émancipation féminine: expériences intimes rendues publiques ou lettres ouvertes, idéologiques.  
Le XVIIe siècle laisse aux femmes le genre de la lettre privée à l’écriture libre et naturelle. 
Le XVIIIe siècle  restreint et marginalise l’écriture féminine à des domaines à la marge de la  littérature, comme l’épistolaire. 
Quand, au début du XIXe, en 1832, dans un article du Journal des femmes, une femme écrit : « Bien peu de femmes aujourd’hui ont l’ambition (…) de se faire imprimer ; elles n’en ont ni le temps, ni le goût, ni même la confiance.(…) [Il leur reste] pour se répandre dans le monde : la conversation ou la correspondance épistolaire », elle perpétue cette perception en situant donc l’écriture féminine dans l’entre deux , entre parole privée et parole publique. 

Parallèlement la culture journalistique qui se développe au XIXe permettra  de réinvestir l’épistolaire et sa spontanéité. 
Leurs idées leurs revendications vont rapidement dépasser les cercles restreints auxquels elles avaient coutume de s’adresser. 
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"Dans sa lettre du 8 octobre 1832, la locutrice, Suzanne, représente un groupe social et sexué, ainsi qu’un courant d’opinion et d’action en faveur de l’émancipation du peuple et des femmes ; d’un autre côté, l’allocutaire directe incarne une instance sociale, celle d’intellectuelles, de femmes instruites de la bourgeoisie et de femmes auteurs qui militent pour l’éducation des femmes, telles Eugénie Foa, Clémence Robert, Alida de Savignac, Anaïs Ségalas, Elise Voïart (la belle-mère d’Amable Tastu) et Mélanie Waldor, dont les œuvres seront parfois citées dans la brochure saint-simonienne." La prise de parole de la locutrice de La Femme Nouvelle se veut inscription dans une controverse, dans un débat, qui agitera aussi un peu plus tard Le Journal des femmes, c’est-à-dire celui du statut civil des femmes. 
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« Prise de conscience du moi, crise de l’appartenance communautaire et de l’obéissance aveugle à une société hiérarchisée. »

 

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