Quelques réflexions d'octobre 2014 pour l'A.E.P.Q. (Atelier Ecriture Poétique Queuleu ) où il sera question de la guerre de 14/18 et des femmes. Illustration Photo de portable ( magnifique statue vue au Cimetière de l'Est, à Metz)

Publié le par Claire (C.A.-L.)

Quelques réflexions d'octobre 2014 pour l'A.E.P.Q. (Atelier Ecriture Poétique Queuleu ) où il sera question de la guerre de 14/18 et des femmes. Illustration Photo de portable ( magnifique statue vue au Cimetière de l'Est, à Metz)

                          Première  échéance : la scène ouverte du  9 novembre.

Méthode d'ensemble :  partage des lectures, des idées, des doutes : une mise en commun avec, un peu, en fond, une volonté "égalitariste", chacun mettant dans le "pot" ce qu'il sait/ comprend/ veut etc. pour réaliser le projet

Chacun doit chercher à aller vers "sa propre écriture", par des chemins de traverse, petit à petit, grâce à un travail de "terrain", sur les textes des autres, et en même temps sur ses expériences, ses sentiments ses émotions

               ... le très classique et rebattu "90% de transpiration"...

   La guerre, de 14/18 ne parle pas spontanément au "cœur" des artisans de poésie.

Il faut dire qu'elle fait totalement partie de l'Histoire, au programme des classes de 3e et de 1e. Elle appartient au récit. On ne peut qu'imaginer à partir d'écrits de cette époque-là, à la première personne, ou de romans  écrits certains  par ceux qui l'ont vécue. 

De plus le centenaire est célébré, abondamment partout où il y a des traces de ce qui fut la première "guerre moderne",  furie d'extermination à grande échelle. 

                                                              ***

Quelques réflexions au fil  de la plume, je veux dire par là que ce n'est pas un article construit.                                                          

               Un énorme cataclysme mis au point par quelques "décideurs".

Un raz de marée prémonitoire de tant d'autres abominables catastrophes, où l'être humain semble n'avoir que peu d'importance, au fond.

C'est ce qui rend les choses si inquiétantes. 

Se rendre compte de cela, comme quand on  est entré dans l'âge adulte après l'adolescence et qu'il faut accepter de faire partie avec bonne, trrrrès bonne conscience, "puisque maintenant on est grand..." de ce monde qu'on a cru rejeter mais dont finalement on n'attendait que les clés... 

( ce "on" me dérange mais comme ce n'est qu'une incise que je reprendrai un jour, je laisse filer...)

Et si les humains dès qu'ils accèdent au pouvoir n'en avaient plus grand chose à faire de l'humain, justement.

Et c'est drôle, en fait, puisque l'humain semble être éliminé en même temps que le divin. Comme s'ils étaient reliés, cf "religare", une des étymologies du mot "religion". L'humain relié au divin.  Consubstantiels...C'est ce que signifierait l'expression  "à l'image de Dieu" . L'homme et dieu à concevoir, appréhender en même temps, une sorte de paradoxe. 

Le divin s'élimine dans des mots, des concepts et l'humain dans les atrocités que sont les combats, les guerres de toutes sortes, "guerres économiques" y compris -la métaphore est on ne peut plus adaptée-.

Si on relit Homère  et qu'on se relie (les 2 étymologies du mot "religion")  à la littérature épique, et au premier "roman" qu'est l'Iliade, on ne peut que constater que les divinités de l'Olympe participent à l'action...ce sont eux, - mais oui ! - qui sont à l'origine de la guerre de Troie. 

On accepte de dire aujourd'hui  que les soldats de 14,

une fois qu'on les a débarrassés, déchargés du cliché de l'image bucolique de "la fleur au fusil", qui leur traînait aux godillots, 

avaient fait la guerre à leur corps défendant. 

Evoquer les conflits guerriers actuels, où tant de gens, innocents, meurent tous les jours et où ceux qui ne sont pas directement sur des zones de combats, meurent aussi désabusés, ou rejetés par des sociétés

qui, devenues des monstres  autonomes de plus en plus rigides et fermés, seulement capables d'expulser,  d'évacuer violemment ou en douceur grâce à des dispositifs anesthésiants,  ne veulent plus les reconnaître.  

- souvenons-nous de ce que nous avons appris au collège, au lycée, de tous ces textes magnifiques qui évoquaient la Paix,  grâce en somme à l'éducation, à la culture, de plus en plus,  pour tous... -

                             c'est dire que quelque chose a dérapé.  

                                                          ***

           En passant par une réflexion sur le registre épique et sa rhétorique 

    Cette façon particulière de raconter un événement comme si c'était un un exploit, de provoquer l'admiration, l'enthousiasme du lecteur...pour ce qui s'apparente à des hauts faits héroïques 

L'exagération épique avec ses héros surhumains, sûrs de leur bon droit, magnifiques et ...dévastateurs, ravageurs, portés par une opposition entre bien et mal, ciel et terre...

                               amplification, énumération, anaphore

A partir de la  guerre dite de 14,

les pluriels, les termes collectifs, les exagérations de nombres,  

tout ce qui était raconté dans le but de "faire de la littérature" , de créer du rêve du merveilleux, de la réflexion sur le rapport au temps, sur ce mystère que sont l'avant et après vie

ces nombres incalculables de morts sur les champs de bataille

ces nombres appartiennent à la réalité la plus crue, la plus opaque.

Chaque famille pleurant, dans le silence et l'effroi, le(s) sien(s).

 

                                                                    Entre parenthèses ...

En écrivant  ces deux derniers mots, je me rends compte qu'il est impossible, là,  en l'occurrence, de placer le féminin, de le mettre même en première position, pour prouver que je ne suis pas "machiste",  d'écrire " la(es) sienne(s) et le(s) sien(s)... 

Les femmes n'ont évidemment pas été épargnées, elles sont comme on dit "des hommes comme les autres", mais elles ont souffert autrement.

Les champs de bataille ont été "couverts de morts" et non pas de mortes.

L'égalité est arrivée après, quand les champs ( vocabulaire de la campagne) de bataille sont devenus des rues et des immeubles de bataille.

Là après...plus de discrimination par le sexe, ni même par l'âge..."Les femmes et les enfants" aussi et parfois d'abord ! Et les vieilles et vieux aussi... 

 

                              Il n'y a plus d'épopée possible...Les dieux sont morts ?

Le registre épique subsiste dans les autres genres  ou types de textes mais pas pour lui-même et le plus souvent au service du tragique, du pathétique, du dramatique et ...de l'ironie 

                                                                           ( à suivre)

                        

 

 

Prise de conscience : cette guerre, de 14/18 ne parle pas spontanément au "cœur" des artisans de poésie.

Présentation de l'année (thème et méthode) avec comme première date le 9 novembre.

Ce qui est primordial, c'est le partage des lectures, des idées, des doutes : une mise en commun avec, un peu, en fond, une volonté "égalitariste", chacun mettant dans le "pot" ce qu'il sait/ comprend/ veut etc. pour réaliser le projet

Je pense que chacun doit chercher à aller vers "sa propre écriture", par des chemins de traverse, petit à petit, grâce à un travail de "terrain", sur les textes des autres, et en même temps sur ses expériences, ses sentiments ses émotions, le très classique et rebattu "90% de transpiration"...

Des mots clés, symbolisant la guerre, à utiliser pour la prochaine séance, dans un (des) texte(s) narratif(s) ou non.

Une participante qui est réticente par rapport à l'idée d'une écriture "poétique" raconte, vers la fin de la séance un souvenir qui la relie, émotionnellement par sa mère et sa grand-mère, à la guerre.

Par là elle a une piste pour entrer dans une écriture de la guerre. Reviendra-t-elle ? J'ai présenté les choses d'une manière qui lui paraît à la fois ambitieuse, désordonnée et complexe pour ne pas dire confuse.

Le jeune homme, lui, semble comprendre tout de suite l'intérêt de la façon de travailler qui est proposée.

Une réflexion sur le registre épique et sa rhétorique à partir de "la Conscience" de Victor HUGO, poème extrait de la Légende des siècles

Séance 2

Nous nous retrouvons à 3.

*Lecture/commentaires des textes rédigés à la maison.

*Suite de la réflexion sur la manière d'écrire la guerre

- "la bataille de Waterloo" vue par Hugo, -encore lui- et Stendhal

- deux trois extraits des Lettres de Poilus

- et un extrait des Croix de bois de Roland Dorgelès

Témoignages/Personnages - Effets de réel dans le dialogue - Vision de l'héroïsme

De l'exagération épique avec ses héros surhumains, sûrs de leur bon droit, magnifiques et ...dévastateurs, ravageurs, portés par une opposition entre bien et mal, ciel et terre

puis la question sur le sens posée par un narrateur auteur qui comme avec une caméra sur l'épaule traque et s'amuse de l'embarras tragique dans lequel est empêtré "notre" jeune naïf et innocent "héros", "notre pauvre héros"

puis des paroles, témoignages à la première personne...pour des êtres identifiés, connus, aimés, devenus lointains, presque aussi anonymes que les supposés/espérés lecteurs d'un roman ou d'un poème...

=> mardi prochain Ecrire deux textes l'un poétique d'espérance, dehors, dessus, "imagination"/astuces/ trouver des petites choses à quoi se raccrocher...

et l'autre, en prose, plutôt, dans les tranchées, sous la terre, boue/étouffement/survie ...

Pour finir, un extrait où le narrateur semble laisser toute liberté à ses personnages, avec de nombreux dialogues qui vont contribuer à créer une "réalité" humaine - des " types humains"

Jusqu'à présent il n'a pas été question des femmes, ce sera l'objet des 2 séances suivantes

Ne doit-on se réconcilier que dans la souffrance et les difficultés, dans les tranchées et dans la guerre ?

Il nous faut retrouver cette confiance en notre destin commun qui nous poussera chacun à conserver sa foi, ses convictions politiques, sociétales, éthiques, tout en nous ouvrant à l'autre. Pour construire au quotidien une France « belle ».

Creuset français et rêve d'une France «unie dans la diversité».

Le tragique et le pathétique expriment la souffrance d'êtres confrontés à des situations extrêmes. Ils usent tous deux d'un langage expressif propre à traduire et à faire partager des sentiments intenses. Mais si le pathétique éveille la compassion en insistant sur les manifestations de l'émotion, le tragique se distingue par l'importance qu'il accorde aux puissances supérieures qui accablent l'homme en niant sa liberté. Le registre tragique

-Les émotions tragiques sont la pitié, l'effroi, devant la cruauté du sort, ainsi que l'admiration devant la grandeur des héros qui lutte contre le malheur.

-Le rôle du destin est déterminant: les héros tragiques sont condamnés par une fatalité impitoyable. Qu'ils soient coupables ou non, ils sont frappés par la justice ou la vengeance des dieux. Parfois, c'est le silence de Dieu qui suscite leur désespoir.

-Les thèmes tragiques sont la souffrance, la mort, la solitude, la faute. Mais l'intensité de la souffrance physique ou morale ne suffit pas: il faut aussi que le héros ait une conscience aiguë du mal qui l'accable.

-Le héros tragique connaît sa souffrance et son impuissance, qui entraînent sa révolte. Confronté à des épreuves insurmontables, il ne peut trouver d'issue malgré l'énergie qu'il déploie. Il fait l'expérience de l'échec dans la négation de sa liberté, dans l'anéantissement de ses espérances et finalement dans la mort.

Le registre pathétique -L'expression de la souffrance est prédominante. Le pathétique se caractérise par une grande sensibilité: la compassion se nuance d'attendrissement.

-L'émotion propre au pathétique naît devant unêtre faible, incapable de lutter contre le malheur et qui subit passivement son sort. Elle a une dimension affective, sans la puissance métaphysique des passions tragiques.

Tragique et pathétique s'expriment traditionnellement à travers une écriture de l'émotion: ils requièrent des procédés qui contribuent à l'expressivité du discours et qui correspondent à un style orné dans la langue classique.

-La syntaxe multiplie les tournures complexes; longues périodes, tournures exclamatives, interrogations rhétoriques, effets de reprise. -L'énonciation met en valeur l'expression de la douleur par l'interpellation, par l'imprécation (qui voue autrui à la ruine et au malheur), par la supplication (qui implore), par la lamentation (qui exprime un violent regret).

-Le lexique est doté d'une forte charge d'affection: les champs lexicaux du malheur, de la souffrance et de la mort prédominent.

-Les figures de styles privilégiées sont les figures d'insistance: hyperboles, accumulations, graduations, anaphores. L'émotion suscite aussi une langue riche en images: métaphores et comparaisons permettent d'exprimer la violence des sentiments.

L'écriture moderne du tragique et du pathétique

L'écriture moderne du tragique et du pathétique tend à rejeter toute emphase.

-Elle recourt à une expression sobre, jugée plus propre à exprimer l'authenticité de la souffrance;

-Dans la presse, dans les récits contemporains, ces registres s'expriment à travers une écriture dépouillé, qui laisse parler les faits et élimine tout ornement superflu.

-La syntaxe se déconstruit pour laisser la place à l'expression brute des sentiments: phrases simples, propositions juxtaposées. L'asyndète (absence de liaison) tend à remplacer la coordination et la subordination. Le tragique dans la littérature

Les thèmes tragiques ont évolué dans l'histoire de la littérature, en fonction des genres et des mouvements. Le tragique des passions

-Le théâtre et le roman représentent souvent les passions humaines dans leur déchaînement. Les héros sont victimes de la violence de leur propres sentiments, qui les prive de liberté et les entraîne à des choix destructeurs. Dramaturges et romanciers soulignent l'engrenage fatal des passions: ambition, amour, jalousie, haine, vengeance...

-Les écrivains romantiques, en particulier, mettent en scène des héros désespérés, que leur souffrance accule au suicide, et qui vivent le déchirement d'une conscience éprise d'absolu confrontée à un monde de compromission et de médiocrité.

Tragique et société au 19ème siècle

-Les romanciers du 19ème siècle sont sensibles aux mécanismes impitoyables de la société. Balzac (dans La Comédie humaine) et Hugo (dans Les Misérables) montrent comment les individus peuvent être broyés par les lois d'une fatalité sociale qui ne leur laisse aucune chance.

-Dans les romans de Zola, les déterminismes de l'hérédité et du milieu s'imposent aux individus. Privés de liberté morale, ceux-ci se trouvent soumis à une fatalité comparable à celle des héros tragiques.

-Le tragique de l'Histoire: le 20ème siècle est marqué par des évènements d'une barbarie guerrière et politique sans précédent: guerres mondiales, totalitarisme, génocides... Romans, pièces de théâtre et essais s'interrogent douloureusement sur cette violence. Les romans de Céline montrent un individu ballotté par des forces qui le dépassent; ceux de Malraux évoquent le sacrifice finalement inutile de combattants héroïques.

-Le tragique de l'absurde: l'athéisme contemporain laisse l'homme abandonné de Dieu, face à une crise métaphysique. Les hommes cherchent vainement à donner une signification à leur existence. La littérature de l'absurde (Camus, Beckett, Ionesco) montre le tragique d'une condition humaine privée de sens.

RAPPEL Qu'est-ce que la tonalité d'un texte ?

La tonalité d'un texte est une façon particulière de raconter un événement. En employant différents procédés d'écriture et en mettant en valeur certains thèmes, il est possible de provoquer chez le lecteur ou le spectateur diverses émotions : le rire, la tristesse, l'angoisse, la terreur... La tonalité d'un texte ne dépend pas forcément de son genre - un roman, par exemple, peut être comique et pathétique. Dans un texte, on peut rencontrer les tonalités tragique, pathétique, lyrique, épique, comique, ironique, fantastique...

La tonalité tragique

La tonalité tragique vise à inspirer la terreur et la pitié. Elle se caractérise par la mise en valeur d'une sorte de fatalité qui pousse inévitablement l'homme à l'échec, au malheur et/ou à la mort. Les thèmes récurrents de la tonalité tragique sont la mort, la fatalité et la souffrance devant une lutte impossible ; ils sont mis en valeur par le champ lexical de la fatalité, de la faute, de la nécessité, de l'amour et de la mort.

La tonalité pathétique

Le but de la tonalité pathétique est d'émouvoir le lecteur ou le spectateur en mettant en scène des situations tristes et/ou douloureuses. Elle se caractérise par les thèmes de la séparation, de la mort, de la misère, de la vieillesse, de la solitude, qui se traduisent par le choix des personnages présentés comme des victimes, par le champ lexical de la souffrance, par l'utilisation des hyperboles et des images fortes.

1. Catégorie d'émotion : Pitié, compassion. Est "pathétique " ce qui suscite la pitié, émeut profondément et douloureusement. Ce registre marque la volonté d'inspirer une forte émotion devant une situation inhumaine, et suscite souvent la compassion.

2. Critères d'identification : Le personnage est dans une profonde détresse physique et/ou morale : vocabulaire de l’affectivité (modalités affectives) ; champ lexical de la solitude, de la détresse, de la tristesse, de la misère….Cette détresse est amplifiée : hyperboles, exclamations, énumérations….

4. La tonalité dramatique La tonalité dramatique provoque une émotion intense liée à la narration d'actions tendues, d'événements violents qui se succèdent sans laisser au lecteur ou au spectateur le temps de reprendre

Prise de conscience : cette guerre, de 14/18 ne parle pas spontanément au "cœur" des artisans de poésie.

Présentation de l'année (thème et méthode) avec comme première date le 9 novembre.

Ce qui est primordial, c'est le partage des lectures, des idées, des doutes : une mise en commun avec, un peu, en fond, une volonté "égalitariste", chacun mettant dans le "pot" ce qu'il sait/ comprend/ veut etc. pour réaliser le projet

Je pense que chacun doit chercher à aller vers "sa propre écriture", par des chemins de traverse, petit à petit, grâce à un travail de "terrain", sur les textes des autres, et en même temps sur ses expériences, ses sentiments ses émotions, le très classique et rebattu "90% de transpiration"...

Des mots clés, symbolisant la guerre, à utiliser pour la prochaine séance, dans un (des) texte(s) narratif(s) ou non.

Une participante qui est réticente par rapport à l'idée d'une écriture "poétique" raconte, vers la fin de la séance un souvenir qui la relie, émotionnellement par sa mère et sa grand-mère, à la guerre.

Par là elle a une piste pour entrer dans une écriture de la guerre. Reviendra-t-elle ? J'ai présenté les choses d'une manière qui lui paraît à la fois ambitieuse, désordonnée et complexe pour ne pas dire confuse.

Le jeune homme, lui, semble comprendre tout de suite l'intérêt de la façon de travailler qui est proposée.

Une réflexion sur le registre épique et sa rhétorique à partir de "la Conscience" de Victor HUGO, poème extrait de la Légende des siècles

Séance 2

Nous nous retrouvons à 3.

*Lecture/commentaires des textes rédigés à la maison.

*Suite de la réflexion sur la manière d'écrire la guerre

- "la bataille de Waterloo" vue par Hugo, -encore lui- et Stendhal

- deux trois extraits des Lettres de Poilus

- et un extrait des Croix de bois de Roland Dorgelès

Témoignages/Personnages - Effets de réel dans le dialogue - Vision de l'héroïsme

De l'exagération épique avec ses héros surhumains, sûrs de leur bon droit, magnifiques et ...dévastateurs, ravageurs, portés par une opposition entre bien et mal, ciel et terre

puis la question sur le sens posée par un narrateur auteur qui comme avec une caméra sur l'épaule traque et s'amuse de l'embarras tragique dans lequel est empêtré "notre" jeune naïf et innocent "héros", "notre pauvre héros"

puis des paroles, témoignages à la première personne...pour des êtres identifiés, connus, aimés, devenus lointains, presque aussi anonymes que les supposés/espérés lecteurs d'un roman ou d'un poème...

=> mardi prochain Ecrire deux textes l'un poétique d'espérance, dehors, dessus, "imagination"/astuces/ trouver des petites choses à quoi se raccrocher...

et l'autre, en prose, plutôt, dans les tranchées, sous la terre, boue/étouffement/survie ...

Pour finir, un extrait où le narrateur semble laisser toute liberté à ses personnages, avec de nombreux dialogues qui vont contribuer à créer une "réalité" humaine - des " types humains"

Jusqu'à présent il n'a pas été question des femmes, ce sera l'objet des 2 séances suivantes

Ne doit-on se réconcilier que dans la souffrance et les difficultés, dans les tranchées et dans la guerre ?

Il nous faut retrouver cette confiance en notre destin commun qui nous poussera chacun à conserver sa foi, ses convictions politiques, sociétales, éthiques, tout en nous ouvrant à l'autre. Pour construire au quotidien une France « belle ».

Creuset français et rêve d'une France «unie dans la diversité».

Le tragique et le pathétique expriment la souffrance d'êtres confrontés à des situations extrêmes. Ils usent tous deux d'un langage expressif propre à traduire et à faire partager des sentiments intenses. Mais si le pathétique éveille la compassion en insistant sur les manifestations de l'émotion, le tragique se distingue par l'importance qu'il accorde aux puissances supérieures qui accablent l'homme en niant sa liberté. Le registre tragique

-Les émotions tragiques sont la pitié, l'effroi, devant la cruauté du sort, ainsi que l'admiration devant la grandeur des héros qui lutte contre le malheur.

-Le rôle du destin est déterminant: les héros tragiques sont condamnés par une fatalité impitoyable. Qu'ils soient coupables ou non, ils sont frappés par la justice ou la vengeance des dieux. Parfois, c'est le silence de Dieu qui suscite leur désespoir.

-Les thèmes tragiques sont la souffrance, la mort, la solitude, la faute. Mais l'intensité de la souffrance physique ou morale ne suffit pas: il faut aussi que le héros ait une conscience aiguë du mal qui l'accable.

-Le héros tragique connaît sa souffrance et son impuissance, qui entraînent sa révolte. Confronté à des épreuves insurmontables, il ne peut trouver d'issue malgré l'énergie qu'il déploie. Il fait l'expérience de l'échec dans la négation de sa liberté, dans l'anéantissement de ses espérances et finalement dans la mort.

Le registre pathétique -L'expression de la souffrance est prédominante. Le pathétique se caractérise par une grande sensibilité: la compassion se nuance d'attendrissement.

-L'émotion propre au pathétique naît devant unêtre faible, incapable de lutter contre le malheur et qui subit passivement son sort. Elle a une dimension affective, sans la puissance métaphysique des passions tragiques.

Tragique et pathétique s'expriment traditionnellement à travers une écriture de l'émotion: ils requièrent des procédés qui contribuent à l'expressivité du discours et qui correspondent à un style orné dans la langue classique.

-La syntaxe multiplie les tournures complexes; longues périodes, tournures exclamatives, interrogations rhétoriques, effets de reprise. -L'énonciation met en valeur l'expression de la douleur par l'interpellation, par l'imprécation (qui voue autrui à la ruine et au malheur), par la supplication (qui implore), par la lamentation (qui exprime un violent regret).

-Le lexique est doté d'une forte charge d'affection: les champs lexicaux du malheur, de la souffrance et de la mort prédominent.

-Les figures de styles privilégiées sont les figures d'insistance: hyperboles, accumulations, graduations, anaphores. L'émotion suscite aussi une langue riche en images: métaphores et comparaisons permettent d'exprimer la violence des sentiments.

L'écriture moderne du tragique et du pathétique

L'écriture moderne du tragique et du pathétique tend à rejeter toute emphase.

-Elle recourt à une expression sobre, jugée plus propre à exprimer l'authenticité de la souffrance;

-Dans la presse, dans les récits contemporains, ces registres s'expriment à travers une écriture dépouillé, qui laisse parler les faits et élimine tout ornement superflu.

-La syntaxe se déconstruit pour laisser la place à l'expression brute des sentiments: phrases simples, propositions juxtaposées. L'asyndète (absence de liaison) tend à remplacer la coordination et la subordination. Le tragique dans la littérature

Les thèmes tragiques ont évolué dans l'histoire de la littérature, en fonction des genres et des mouvements. Le tragique des passions

-Le théâtre et le roman représentent souvent les passions humaines dans leur déchaînement. Les héros sont victimes de la violence de leur propres sentiments, qui les prive de liberté et les entraîne à des choix destructeurs. Dramaturges et romanciers soulignent l'engrenage fatal des passions: ambition, amour, jalousie, haine, vengeance...

-Les écrivains romantiques, en particulier, mettent en scène des héros désespérés, que leur souffrance accule au suicide, et qui vivent le déchirement d'une conscience éprise d'absolu confrontée à un monde de compromission et de médiocrité.

Tragique et société au 19ème siècle

-Les romanciers du 19ème siècle sont sensibles aux mécanismes impitoyables de la société. Balzac (dans La Comédie humaine) et Hugo (dans Les Misérables) montrent comment les individus peuvent être broyés par les lois d'une fatalité sociale qui ne leur laisse aucune chance.

-Dans les romans de Zola, les déterminismes de l'hérédité et du milieu s'imposent aux individus. Privés de liberté morale, ceux-ci se trouvent soumis à une fatalité comparable à celle des héros tragiques.

-Le tragique de l'Histoire: le 20ème siècle est marqué par des évènements d'une barbarie guerrière et politique sans précédent: guerres mondiales, totalitarisme, génocides... Romans, pièces de théâtre et essais s'interrogent douloureusement sur cette violence. Les romans de Céline montrent un individu ballotté par des forces qui le dépassent; ceux de Malraux évoquent le sacrifice finalement inutile de combattants héroïques.

-Le tragique de l'absurde: l'athéisme contemporain laisse l'homme abandonné de Dieu, face à une crise métaphysique. Les hommes cherchent vainement à donner une signification à leur existence. La littérature de l'absurde (Camus, Beckett, Ionesco) montre le tragique d'une condition humaine privée de sens.

RAPPEL Qu'est-ce que la tonalité d'un texte ?

La tonalité d'un texte est une façon particulière de raconter un événement. En employant différents procédés d'écriture et en mettant en valeur certains thèmes, il est possible de provoquer chez le lecteur ou le spectateur diverses émotions : le rire, la tristesse, l'angoisse, la terreur... La tonalité d'un texte ne dépend pas forcément de son genre - un roman, par exemple, peut être comique et pathétique. Dans un texte, on peut rencontrer les tonalités tragique, pathétique, lyrique, épique, comique, ironique, fantastique...

La tonalité tragique

La tonalité tragique vise à inspirer la terreur et la pitié. Elle se caractérise par la mise en valeur d'une sorte de fatalité qui pousse inévitablement l'homme à l'échec, au malheur et/ou à la mort. Les thèmes récurrents de la tonalité tragique sont la mort, la fatalité et la souffrance devant une lutte impossible ; ils sont mis en valeur par le champ lexical de la fatalité, de la faute, de la nécessité, de l'amour et de la mort.

La tonalité pathétique

Le but de la tonalité pathétique est d'émouvoir le lecteur ou le spectateur en mettant en scène des situations tristes et/ou douloureuses. Elle se caractérise par les thèmes de la séparation, de la mort, de la misère, de la vieillesse, de la solitude, qui se traduisent par le choix des personnages présentés comme des victimes, par le champ lexical de la souffrance, par l'utilisation des hyperboles et des images fortes.

1. Catégorie d'émotion : Pitié, compassion. Est "pathétique " ce qui suscite la pitié, émeut profondément et douloureusement. Ce registre marque la volonté d'inspirer une forte émotion devant une situation inhumaine, et suscite souvent la compassion.

2. Critères d'identification : Le personnage est dans une profonde détresse physique et/ou morale : vocabulaire de l’affectivité (modalités affectives) ; champ lexical de la solitude, de la détresse, de la tristesse, de la misère….Cette détresse est amplifiée : hyperboles, exclamations, énumérations….

4. La tonalité dramatique La tonalité dramatique provoque une émotion intense liée à la narration d'actions tendues, d'événements violents qui se succèdent sans laisser au lecteur ou au spectateur le temps de reprendre

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C
Je ne me sens pas inspirée par la guerre bien que je sois en pleine empathie avec ceux qui se sont sacrifiés, mais je n'aime pas remuer et attiser ces périodes noires qu'on préfère oublier. Je préfère me tourner vers le positif, l'espoir, le futur, les chants de liberté et d'indépendance...même si cela paraît un peu utopique...On a besoin de lumière en ces temps de décadence et de régression, et si je ne la trouve pas autour de moi, eh bien je me la crée moi-même, ça ne me coûte rien en argent, au contraire, cela m'apporte beaucoup en richesse intérieure. Bises. cloclo
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C
Je devrais être au salon de St-Max, mais j'ai une méchante grippe qui se prolonge, il ne me reste pas d'autre choix que de rester au chaud en attendant que ça passe. Bon dimanche à toi aussi et merci pour ton beau blog que j'ai beaucoup de plaisir à visiter...
C
Merci beaucoup, Claude, pour ton message d'espoir.<br /> Très bon dimanche<br /> Claire