Court extrait de ''Nihilisme et modernité'' de Michel Guerin

Publié le par Claire

"Tuer Dieu est à la portée de l'homme  dont on ne dira jamais sûrement s'il est coupable parce qu'on l'a tué pour se délivrer de sa hantise de culpabilité. Ce qui, en revanche, passe ses forces et son savoir, c'est : que faire du cadavre ? Comment nous débarrasser de Dieu, une fois mort , si nos sentiments, nos valeurs, continuent d'en témoigner, de parler pour lui ?
Voilà l'aspect redoutable entre tous du nihilisme : le sentiment d'une culpabilité immense, insatiable qui nous fait sentir et penser en arrière, ressasser ou remâcher. Dieu, finalement est notre culpabilité, la marque  "caïnite" de toute culture.
Dieu est mort et quand nous n'y pensons plus, nous le pensons plus que jamais dans des substituts : nos représentations. Sauf que Dieu n'est plus une absence( deus absconditus), mais au contraire le vide plein de lui-même, le non-sens présent d'un cadavre inenfouissable, simultanément encombrant ( étouffant) et surérogatoire (cf Nietzsche pour qui Dieu devenu une "hypothèse trop extrême"). L'absurde n'est pas le manque, mais l'embarras."


Gide " L'art survient quand la vie ne suffit plus à exprimer la vie"....Il "justifie" l'existence. Il n'explique pas, mais prend acte de "La" donnée essentielle. Sous quelque forme que ce soit, l'art  sanctionne l'existence...forme sans patron d'un étonnement qui ouvre droit à la question, mais interdit toute réponse dernière.

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