153 Je me croyais aphone
Je me croyais aphone
Et ce matin la voix disparue,
abandonnée, m'est revenue
ténue
maladroite, souffreteuse.
Elle me dédouble,
confiant ses entrailles à mon travail d'entaille
de découpage et d'assemblage,
de jointure,de collage.
Je cautérise les blessures,
je les remets dans le jeu.
Mais impossible d'oublier les embouchures qui entraînent à la perte de tout soi
et cette rencontre fulgurante,
sous les traits d'une bouche sinueuse d'aspic, - à côté d'un regard fuyant qui fixe, au loin, vers la nuit,des nuits étoilées de rouge et de vert -
avec ce que j'ai cru fuir.
Juin 2016