02 ''Les parents ont toujours tort'' : Souvenir sans nostalgie

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reproduction Klimt les trois âges de la femme

reproduction Klimt les trois âges de la femme

                                                        « Les parents ont toujours tort »

 

Je me demande la raison de ce recul, cette ironie.

Au téléphone ou  face à face, toujours la même attitude.

Courroucé  le sourcil froncé, sans possibilité jamais

De trouver grâce à ses yeux clairs.

 

Me reste seule la solution  d’invoquer sans illusion

Une maxime désabusée que j’ai tant de fois refusée

Viscéralement rejetée, qui cataplasme tant de cœurs

Blinde  colmate, assèche et troue, finalement, au même instant,

S'amusant  de  sentir l’anxieuse attente,  ardente, ardente, coupante…

 

Ces mots qui disent  posément l’inacceptable reddition

 Et l’angoissante trahison que j’ai du mal à formuler,

Tant elle me brûle au plus intime de ma raison et de mes sens.

J’en ai tant décousu. Mère, c'était pour la vie entière...

Se retrouver sonnée, ainsi jetée, dans les cordes tendues .

Blessée, humiliée, malmenée.

 

J’avais choisi, je crois, d’être Pélican. Mais, sans son ultime  

Accomplissement. Cette offrande du goitre, hideux, sur la grève,

Restait au rayon des symboles, de ce que l'on salue chez les autres,

Et qu’on admire et qu’on redoute.

 

Et c’est sans doute, vérité, qu’il me faut ce jour accepter.

Sans rien attendre d’aucune sorte, sans renier mes amours, mortes

Sans être Médée ni Cassandre. Retourner ces fatalités,

S’insurger contre les semblants. Et cependant admettre que
 

C'est,  quand il est libre et qu'enfin , sa vie, entre ses mains, il tient,

Ne dépendant plus que de lui, moi, il ne me sourit plus. 

 

D’autres horizons adoucissent son humeur et d’autres musiques

Allègent ses doutes et ses peurs. Sans que je me mette à hurler,

Ecartelée au sol glacé.
Mon Dieu, je me rends. Sauve-moi.

14/01/2012

                                                     

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