Ce savoir-là puisqu'il est menacé de dégradation, dès qu'il entre dans l'atmosphère terrestre et humaine, dès qu'il quitte l'esprit pour le corps, doit être maîtrisé, retravaillé, entre liberté et contingences.
Saint Augustin a lu Platon : Connaissance/savoir "intuitif", Idées, d'avant et d'en-haut. Un esprit "pur" divin domine le Temps et occupe un Espace de liberté en expansion, sans limites...
Je pense ici à Baudelaire ( XIXe) qui dans "Elévation" rend sensible la montée par degré de son esprit vigoureux, s'élançant joyeusement dans les flots de l'Energie vitale spirituelle, là où les extrêmes de la verticalité se rejoignent et se laissent traverser, "sillonner": "Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées,/ Des montagnes, des bois, des nuages, des mers, /Par delà le soleil, par delà les éthers/ Par delà les confins des sphères étoilées;//Mon esprit, tu te meus avec agilité,/Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l'onde,/Tu sillonnes gaiement l'immensité profonde/Avec une indicible et mâle volupté.
Cependant Saint Augustin, lui, n'est pas poète, mais "philosophe métaphysicien", il fait le chemin inverse. Il part des cimes. Il a déjà franchi les échelons successifs de "l'échelle de Jacob" et il se trouve ( quand "on " lui demande de dire ce que c'est que le Temps) au stade où il doit redescendre, en quelque sorte, de sa position surplombante et transcendante vers les réalités sensibles, celles qui s'expérimentent.
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"Dans la descente"... quand l'Enfer de demain est entrain de "remonter" sur la Terre
Aujourd'hui, la parole la plus communément admise (à raison peut-être), utilise les registres tragique (malheur extrême et destin fatal) et pathétique (compassion, souffrance, douleur, pitié) pour signifier que ce qui s'est passé hier, est certes mauvais, mais bien moins que notre aujourd'hui qui laisse présager un terrifiant demain.
Donc, toujours dans la "progression", l'avancée mais pour le pire : La longue route des hommes...
Cette idée qu'il est aujourd'hui urgent de restreindre les activités des hommes qui par leurs excès, (dans tous les domaines, aussi bien individuels que collectifs) leur "ubris mégalomaniaque", leur volonté d'expérimenter, dans leur corps et leur esprit, leur liberté, dénatureraient la planète qui a besoin d'aide, pour pouvoir continuer, longtemps, à abriter des vivants, dans de "bonnes" conditions
me fait penser, en premier lieu,
à Balzac et à la Peau de chagrin, roman dans lequel le héros Raphaël de Valentin possède une peau de chagrin en cuir, allégorie de la vie, dont il mesure, grâce à elle, concrètement le rétrécissement, après l'exaucement de chacun de ses voeux.
et en second lieu, à ce que l'on entend à longueur de journée à propos de la vie sur la terre qui ne serait bientôt plus possible ( et là je ressasse à loisir) à cause des "humains trop désirants" qui brûlent trop vite son potentiel énergétique... Qui mangent trop, salissent trop, se chauffent trop, se déplacent trop, revendiquent trop et puis sont trop trop nombreux et puis aussi trop gros, dans l'ensemble (ils boivent trop de sodas et mangent trop de chips et de charcuterie qu'ils ne brûlent pour le coup trop "pas assez") ...
En parlant de "brûler", le réchauffement climatique dû à l'activité humaine et ses gaz à effets de serre, devrait, par exemple, en août 2050, amener des températures caniculaires de 40 ° (accompagnées de violents orages); ce qui semble, en fait, avoir déjà commencé...
Exit ou mise en cause pour des gens comme moi qui "ne comprennent pas tout"... les "fakes news" déversées dans les manuels scolaires sur la fin du monde, qui serait un processus lent qui devrait aboutir, certes inexorablement, mais pas tout de suite, et surtout que le-dit processus ne nous incombe pas vraiment (ce qui Aïe ! nous déresponsabiliserait (peut-être) quelque peu...) à l'anéantissement de la vie sur terre dans (à la louche) environ 500 millions d'années à cause de la mort programmée de notre soleil, d'ici 5 à 7 milliards d'années.
Il faudrait donc, pour augmenter la durée de la vie sur la planète bleue qui, elle, "en a encore un peu sous la semelle", supprimer rapidement radicalement, é-ra-di-quer les désirs qui sont des sources de consommation d’énergie . Surtout les désirs de ceux qui ne comprennent pas "les nouveaux enjeux" destinés à donner un peu de répit à la terre qui souffre. (parce qu'en fait, même si c'est un problème à traiter à part, c'est vrai, quoi, si tout le monde désire, il n'y aura plus rien pour ceux qui le méritent vraiment...) Et la Terre, tu y penses ? Il faut la laisser dans un meilleur état que celui dans lequel tu l'as trouvée en entrant...Comme quand tu vas aux toilettes hors de chez toi ( sous-entendu chez toi tu fais ce que tu veux et donc je préfère ne pas savoir ! fin de la parenthèse).
(Je sais que c'est très suspect de traiter des sujets aussi sensibles, avec dérision, c'est pourquoi à toutes fins utiles je précise quand même que je trie mes déchets, que mon bac à compost est bien rempli que je n'ai pas de voiture, que je mange plus de graines et de légumes que de viande, que j'utilise du shampooing solide, que la température de mon appartement ne dépasse pas 18 °, que je n'ai pas de manteau en fourrure, que je nettoie ma salle de bain au vinaigre, que je n'utilise pas d'aérosols etc....)
En associant le temps ( hier "pas bien", aujourd'hui "excès", "danger" pour demain) et l'espace (que l'on ne quitte qu'en mourant, la terre, hier "bien" aujourd'hui "dégradée") ne risque -t-on pas de vouloir ( dans un délire suicidaire) supprimer, après ou en même temps que les animaux-non-humains, les animaux-humains, pour que la Planète attende sagement sa date de péremption, délivrée du léger poids des fourmis ( "en symbiose" ou "parasites" ?) qui ont élu domicile sur elle ...
Poètes, à l'aide !
Toutefois, pour que la parole de la terre ne soit pas laissée totalement aux injonctions des moralistes qui superficiellement semblent se contredire, il faut encore des poètes et des philosophes, (moralistes "épurés"...métamorphosés, transcendés par leur "fonction" ), bref de ceux qui voyagent de façon instable entre le ciel, les abîmes et la terre. (...)
Claire