Flaubert ''pris dans la mémoire des livres''. Lien : flaubert.revues.org, article de Philippe Dufour, ''Flaubert lecteur : une histoire des écritures''
Flaubert lecteur : une histoire des écritures
Flaubert reads to write. During the 1845-1857 period in particular his literary readings perfect his training and provide him with his esthetics, in a game of confrontations. We find on the one hand
Flaubert pris dans la mémoire des livres : "Maintenant par combien d'étude il faut passer pour se dégager des livres ! et qu'il en faut lire ! Il faut boire des océans et les repisser".
Quelques idées copiées/collées
Flaubert juge les œuvres du passé elles-mêmes à la lumière de ce principe. Sous la monarchie absolue, l'œuvre du quasi génie Molière porte les stigmates d'une écriture proto-démocratique :
Je relis maintenant, le soir, en mon lit (j'ai un peu quitté Plutarque) tout Molière. – Quel style ! mais quel autre homme c'était que Shakespeare ! On a beau dire, il y a dans Molière du bourgeois. – Il est toujours pour les majorités, tandis que le grand William n'est pour personne.Genre impersonnel contre discours d'auteurFlaubert lui oppose aussitôt la sérénité sublime des génies au grand complet, « Homère, Rabelais, Michel-Ange, Shakespeare, Goethe »A propos de Béranger, Flaubert utilisait le mot philosophisme, ...pour désigner la manie de discourir... "mot-valise" : philosophie qui tourne au sophisme. La littérature probante verse dans l'idéologie. (...) L'impersonnalité n'est pas pour autant renoncement à la pensée. Elle est une autre manière de penser, de donner à penser – en exposant antithèse à la littérature probante, Flaubert définit en effet la littérature exposante : La littérature ... aux allures de science, elle sera surtout exposante, ce qui ne veut pas dire didactique. Il faut faire des tableaux, montrer la nature telle qu'elle est, mais des tableaux complets, peindre le dessous et le dessus.L'œuvre n'exclut pas l'intention : Je veux montrer que l'Éducation, quelle qu'elle soit, ne signifie pas grand-chose, et que la nature fait tout, ou presque tout. Seulement l'intention se dilue ensuite dans des tableaux. Le récit raconte sans discourir, laissant la réflexion au lecteur. Le travail consiste à se détacher de la littérature probante.
"Le roman donne à penser, pour autant qu'il ne prétend pas savoir".