Echos de ''rencontres'' autour de Diogène, hédoniste ou ascète, c'est selon. lien-radiofrance.fr-concordance-des-temps-avec-jean-manuel-roubineau-et-jean-noel-jeanneney-sur-diogene-citoyen-du-monde

Publié le par Claire Antoine

Diogène de Sinope, celui qui dans son tonneau aurait répondu à Alexandre :                        « Ôte-toi donc de mon soleil », alors que celui-ci lui demandait ce qu'il pourrait faire pour lui. Ce même Diogène, à la question : ''D'où viens-tu ?'', aurait répondu : ''Je suis cosmopolitès, un citoyen du monde''
                             Se donner ''le monde comme cité'' 

Une revendication pour le moins anticonformiste, et même éminemment politico provocatrice à une époque où l'idéal était la Démocratie ( inégalitaire) où ''l'identité'' des gens dépendait de leur appartenance, de leur ''citoyenneté'' au sein d'une cité-État. 

On pourrait penser ici, en s'égarant un peu, à nos binômes opératoires global/local ou progressistes/fachos, à moins que l'on soit amené ''à penser global1 et/pour/sans oublier d'agir local''

 ''Penser global, agir local'' est un slogan des années 1980  à l'échelle cosmopolite de l’altermondialisme, avec ''à la clé une reterritorialisation'' pour répondre ''aux derniers avatars de la mondialisation''. (Willy Gianinazzi, 2018)

                      Revenons au sujet Diogène et à ses préoccupations

''Je cherche un Homme'' aurait-il dit un jour (ici il faut reconnaître dans la majuscule qui affecte le mot ''homme'', le terme générique "Homme" et non pas une sorte d'honneur particulier et sacralisant de/d'allégeance à/ la virilité - l'anthropos, l'Homme-Humain bien que le terme résonne dans toute son ambiguité du masculiniste et du spéciste2  de la Grèce ancienne).

 à nuancer parce que ce nom de Diogène s'est vu accoler l'épithète de ''cynique '' adjectif qui comme chacun le sait vient étymologiquement du mot ''chien'', que l'on retrouve aussi en latin dans l'expression ''Cave canem'' traduite par ''Attention au chien '' !!!😅

Diogène cherche donc un homme ou peut-être une femme idéal·e, correspondant au modèle d'équilibre parfait entre le corps et l'esprit, résumé dans la formule ''καλς κγαθός''(kaloskagatos), deux adjectifs au masculin singulier coordonnés traduits par ''beau et bon''[qui déclinés au féminin deviendraient ''καλή κἀγαθή” (kalēkagathē) ce qui signifierait ''belle et bonne''].                                                                                                        Voyons un peu en quoi ce Diogène-là pourrait nous ''parler'' d'aujourd'hui. 

 

Il conseille d'éviter, que dis-je, de fuir les spectacles et en particulier les compétitions sportives, (ex. les jeux olympiques) lorsqu’elles charrient des intérêts financiers portés à la démesure. Tiens donc ! Déjà ''à l'époque'' ! 

Ce philosophe grec « Diogène citoyen du monde » devait, en ''bon'' philosophe (ami de la Sagesse) rééduquer et libérer les hommes corrompus, esclaves de leurs passions. :  

            Liste non exaustive (évidemment ...) de l'exemple qu'il donna  

''Un homme qui se refusa à la domination de l’argent comme puissance universelle,

qui appela à libérer les corps et les mœurs de contraintes hypocrites,

qui combattit les tyrans autant que les démagogues,

qui conçut la politique comme une pédagogie de la sagesse,

qui rejeta l’emprise des religions sur la liberté de conscience ...

Pour lui, de plus, l'artificialité est à bannir, si l'on veut être heureux et prétendre au ''Bonheur'' plutôt ataraxique.

Ça, c'est de la ''morale'' ! Terme qui, en ces temps là, Ô tempora ! Ô mores !, n'était pas un ''gros'' mot, mais un ''grand'' mot (parce que si, en plus, il y a soupçon de grossophobie ! ( je rappelle que ''phobie'' signifie entre autres ''peur'', peur des grosses et des gros qui comme chacun le sait (cf. le ''Mais vous le savez très bien'' des débats télévisés) se complaisent, que dis-je, se vautrent, dans les abus de nourriture !!! Oups ! ''Peur'' pour la planète ! ). 

- Mon Dieu/mon Zeus !

Je semble rire mais lui, Diogène, peut-être/sans doute l'était-il grossophobe parce qu'il préconisait l'austérité ( imaginait-il jusqu'à un budget à réduire drastiquement, à un service public, ''mammouth'' à dégraisser ?) . C'est pour cela que les Stoïciens radicaux l'ont adoré !!! Il a été qualifié de ''sage''.

Il stigmatisait ceux qui ''recherchaient les gâteaux au miel, les parfums et autres raffinements du même genre''; soit les ''faux biens''.

NB. Les ''vrais'' biens sont ceux que l'on ne recherche pas, qui n'apparaissent pas a priori comme des bienfaits ( sinon sur le mode du ''bien fait pour toi !'' ), que l'on cherche à éviter et que surtout on ne peut pas accumuler... ( Ne soyons pas des Harpagons ou des Picsous) Que l'on doit remettre sur l'ouvrage chaque jour.                                         

Ici je ne puis m'empêcher de penser à Capoue et à ses délices auxquels même les plus courageux des soldats carthaginois ont cédé ce qui les auraient ''ramollis''. C'est ainsi qu'ils auraient pu être défaits par les Romains...

L'oisiveté (mère de tous les vices) leur aurait fait perdre le sens du devoir, (or tu as des droits, certes, mais tu as aussi et c'est prioritaire, des devoirs. Faut-il le rappeler ? 

Il y aurait bien d'autres choses à dire. Je n'ai relevé que ce qui fait très allusivement référence à notre disruptif mélange des genres - patchwork3 de notre siècle.  

3 C.f.Philippe Katerine, Dionysos, Diogène ou Vénus sorti nu, tout bleu (de froid ou par manque d'oxygène) d'un plateau recouvert d'une cloche, d'un tonneau ou d'une conque, sur la table d'''une  Cène'' parodiée des bords de Seine.  

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