''Ecris !'' ( avec les 10 mots + 1 de la francophonie 2019 )

Publié le par Claire Antoine

''Ecris !'' ( avec les 10 mots + 1 de la francophonie 2019 )

Texte écrit en vue du Kwafé slam de Nancy de mars 2019

 

Arabesque, composer, coquille, cursif/-sive, gribouillis, logogramme, phylactère, rébus, signe, tracé

+ mot bonus Québec

 

Ecris !

Comme dirait un poète du Québec

« Écris, pour éclabousser les ennuis de la vie »
Ecris

Tes presque rêves

Tes complaintes

Ecris

Dissémine les signes

Transforme

Ta bouillie de paroles trop liquides qui s’écoulent

En rigoles

En gribouillis informes.

Que chacun d’eux soit une image

D’enfant heureux …

 

La chimère virevolte

Mon texte se matérialise dans des phylactères virtuels

Des relations calculées entre les mots, les sons, les idées, les images,

Qui dessinent en pirouettant dans les lumières rouges et vertes de la nuit

De fantastiques arabesques.

 

Je ferme les yeux

Pour laisser se démultiplier les lignes droites qui s’incurvent et s’entrelacent

J’aimerais ce soir capturer l’impossible,

Dans un piège à rêves

Qui prendraient place sur les lignes

Danseraient, s’enchevêtreraient

S’ajusteraient

S’épouseraient.

Pointes à peine

Touchant la terre

Pures chimères de colonnes immenses

Mouvantes

Vivantes…

 

Hélas ! Insaisissable poésie.

Des sons

Prolifèrent

En grotesque entrelacement

Ebauches incertaines.

Traits à la craie

Bavant sous la pluie.

 

 

Des signes orange miroitent dans les vitres en quinconce,

Ma tête tourne sur elle-même,

Essaie en vain de les déchiffrer.

Un instant, ils me font face.

La fixité de leur message s’impose à moi

et se dérobe en silence avalé par l’opacité de la nuit froide qui s’attarde encore un peu.

Ils m’indiquent une direction, que je ne suivrai pas.

 

La cursive intime, libre, au tracé de la plume crache des pâtés sur le papier qu’elle égratigne en courant

Sans lever le poignet,

En pleins et en déliés anciens à la lecture cagneuse.

 

Elle attache les lettres, elle attache les mots.

Elle écrit comme elle parle, vite, vite, sans précaution.

D’une seule traite, en courant, elle halète.

Elle ajoute des boucles aux lettres à jambages au-dessus ou au-dessous de la ligne

Où sans précaution elle ne pose la plume que pour mieux la quitter.

 

Et l’informe difforme se remétamorphose, se redessine

Surimprimant d’autres contours.

 

Des courbes lascives s’incurvent en poches marsupiales, démusclées.

Elles s’y enroulent.

Elles se multiplient, se succèdent, jouent entre elles

A cache cache une partition

Illisible encore

Pour que ses mots ne finissent pas comme un jeu prévisible,

Un rebus sans mystère.

 

Pour que la poche ne devienne pas coquille aux liserés calcifiés

Qui, même si elle apaise l’angoisse de la coulure dégoulinante,

Boucle les mots à double tour.

Elle les voudrait signes aux pouvoirs magiques, au sens double ou triple.

 

Elle doit changer encore…

 

Composer composer un espace entre pensée et écriture

Entre le concis tout petit logogramme

Surgissement essentiel

S’ouvrant sur plein de langues, plein de sens

Qui sait se déployer, se transformer

Un/une/one/uno/itchi/eins//Un/une/one/uno/itchi/eins

Jusqu’au lieu improbable

Jusque par-delà les éthers et les mers...

                                                                                      Claire 189

 

Publié dans Poème-slam

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