Lien image presse Verdun 2016 et en résonance un poème de Charles Peguy écrit avant qu'il ne meure , lui-même dans un champ, en 1914

Publié le par Claire Antoine

Esthétique et terrifiante/ridicule manipulation politique qui justifie, en quelque sorte, la mort de chacun des jeunes hommes tués, représentés par des croix, signes d' une tragédie chaque fois unique. Ces filles et garçons qui courent, sérieux, le nez au vent, vers l'arrière...vers le passé, sacrifiant tous ensemble...tous ensemble ( car de leur propre initiative, par respect, ils ne l'auraient certainement pas fait ou alors ils auraient été qualifiés de profanateurs de cimetière) - à la mode du "jogging". Pour montrer quoi, au "bon peuple" accro aux infos ?

Esthétique et terrifiante/ridicule manipulation politique qui justifie, en quelque sorte, la mort de chacun des jeunes hommes tués, représentés par des croix, signes d' une tragédie chaque fois unique. Ces filles et garçons qui courent, sérieux, le nez au vent, vers l'arrière...vers le passé, sacrifiant tous ensemble...tous ensemble ( car de leur propre initiative, par respect, ils ne l'auraient certainement pas fait ou alors ils auraient été qualifiés de profanateurs de cimetière) - à la mode du "jogging". Pour montrer quoi, au "bon peuple" accro aux infos ?

 « Mère, voici vos fils qui se sont tant battus.
Qu’ils ne soient pas pesés comme Dieu pèse un ange.
Que Dieu mette avec eux un peu de cette fange
qu’ils étaient en principe et sont redevenus.
 
Mère, voici vos fils qui se sont tant battus.
Qu’ils ne soient pas pesés comme on pèse un démon.
Que Dieu mette avec eux un peu de ce limon
qu’ils étaient en principe et sont redevenus.
 
Mère, voici vos fils qui se sont tant battus. 
Qu’ils ne soient pas pesés comme on pèse un esprit.
Qu’ils soient plutôt jugés comme on juge un proscrit
qui rentre en se cachant par des chemins perdus.
 
Mère, voici vos fils et leur immense armée.
Qu’ils ne soient pas jugés sur leur seule misère.
Que Dieu mette avec eux un peu de cette terre
qui les a tant perdus et qu’ils ont tant aimée.
 
Mère, voici vos fils qui se sont tant perdus.
Qu’ils ne soient pas jugés sur une basse intrigue.
Qu’ils soient réintégrés comme l’enfant prodigue.
Qu’ils viennent s’écrouler entre deux bras tendus.
Amen. » 

 

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