133 - Le vide et le rêve

Publié le par Claire Antoine

133 - Le vide et le rêve

                   Quand l'homme finit par conquérir l’espace de l'air 

- Mais pas trop loin quand même

Pas si loin que ça -

Il en devient maître, il devient maître de l'infinité céleste, enfin de la plus proche infinité.

Maître...

Bon... il y va,  quoi ...

Mais il le sent comme ça, enfin,'il'... les scientifiques, enfin...certains,

 Il lui reste donc à faire son affaire à la terre, sur laquelle il se penche avec amour, forcément... Vu de si loin.

Et il s'installe comme Épicure qui l'a tellement bien dit... que c'était doux et suave,

et il s'efforce de s'allonger mollement amusé,

de surplomb,

pour regarder en fait les terriens...

Donc il mate, quoi...somme toute, 

ses congénères,

et ...

il les voit s'étriper

Sur quoi ? 

sur du plat. Il ne voit que du plat.

Même s'il braque ce qu'il y a en-bas 

avec le viseur de sa caméra,

- sa caméra il l'a d'habitude toujours sur lui,c'est un réflexe contemporain qui' disaient...et...il faudra bien qu'elle fonctionne là-haut -

De là, il ne voit que du plat, de l'écrasé

et ceux qui s'agitent et s'épuisent en sentiments et en passions douloureuses ou agréablement intenses sont aussi petits petits que des fourmis bosseuses.

Tout est platement plat, ou à peine boursouflé.

Aucun gros plan possible - il est quand même trop loin - sur un visage ami ou même pas ami-ami, inconnu mais qu'il aime parce que c'est un visage et que tout ça c'est enfin... compliqué... mais il sait que d'autres seront d'accord avec lui.

Et s'il se plaçait sur le dos, que verrait-il ?

Le vide. C'est comment, le vide ? ça se repère comment le vide ? C'est de quelle couleur ? Aucune !

Alors peut-être que puisqu'il n'y a rien à voir,

Dans ce cas...il pourrait le peupler ce vide, le peupler de ses rêves...

Publié dans poème

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