Réflexion : Mort - par épuisement du sens - du théâtre comme lieu du travestissement ?
Nous arrivons peut-être bien, d'une certaine façon, au point culminant et limite de la réflexion sur l'ouverture de la scène au public.
De la participation du "public" qui n'en n'est plus un.
Si c'est vrai qu'on n'aurait bientôt plus besoin de la scène pour habiller des "hommes" en "femmes" et des "femmes" en "hommes" avec toutes sortes de nuances,
Si au lieu d'être des signes, à interprêter, dans un espace de liberté, entre deux, dédié,
c'est à l'école,
lieu hautement castrateur, car lié, pour faire simple, à la pédagogie, aux inspectricesteurs, aux direcricesteurs, aux enseignantests ( les terminaisons dites jadis "féminines" d'abord par ancienne courtoisie...)
que ces interrogations profondes, passionnantes, vitales, dans leur mystère, vont recevoir des pseudo-réponses, aléatoires, subjectives et normatives, en pleine lumière crue du jour, avec son cortège de sanctions, de brimades, - de la part de "l'autorité", celle qui semble "autoriser", mais qui joue à l'apprenti sorcier...
non pour donner du plaisir à un public venu exprès pour essayer de déchiffrer un peu pour un moment l'énigme de son être au monde....
Eh ! Bien, j'ai peur.
Mais au fond non...Je me dis que heureusement que je ne suis plus prof de français, ni animatrice d'atelier théâtre, et que je suis vieille et que bientôt je pourrai comme on dit "tirer ma révérence" et que je ne serai plus alors tentée par le jeu scénique, ni par l'écriture "théâtrale" : tout ce que j'ai pourtant "adoré" faire...
CA