Benny Eliram a écrit : " La poésie est morte "... Alors, que faire ?
Si le ton de cet auteur et les questions salutaires qu'il pose, vous turlupinent vous auriez pu, il y a quelques mois lire l'article complet, mais actuellement les pages sont
fermées.
Dommage ! Peut-être bientôt.
http://www.bennyeliram.com/article-la-poesie-est-morte-43320840.html
Deviennent poètes les adolescents en crise existentielle,
les chanteurs "à texte" (il vaut mieux d'ailleurs),
les slammers,
les romantiques du quotidien
et les ménagères.
Inversement, les étagères consacrées à la poésie dans les librairies sont
désertées.
A l'exception de quelques grands classiques qu'achètent, malgré
eux, les collégiens et les lycéens,
il n'existe plus de poètes en-dehors de ce mémoriel entretenu par
l'éducation nationale.
La poésie est un art qui a un pied dans la tombe et
l'autre qui se fond dans l'oubli.
Extraits de l'argumentation de
B. E.
"Ma réflexion sur cet art mortifié exige de faire une autopsie.
Peut-être car, à l'origine, elle se confond avec la prière, le désenchantement du monde analysé par
Marcel Gauchet atteint ce genre littéraire par ses racines.
... Plusieurs symptômes expliquent ... lente déchéance amorcée dans la seconde moitié du XXe
siècle
pour que la poésie meure en ce début du XXIe siècle.
Parmi ceux-ci, je vois deux raisons majeures au-delà des talents individuels
En premier lieu, l'édition et de nouvelles logiques propres à ce secteur a fini par précipiter
la poésie en un genre mineur,
totalement délié du marché.
... deuxième raison ... changement de société... Sans reprendre la thèse de Marcel Gauchet ...
déperdition de l'esthétisme ...
=>valeurs post-matérialistes appréhendent l'art comme un moyen d'être
et non une finalité en soi d'exprimer l'idée sensible.
La poésie est touchée - comme tout genre littéraire - par la confusion entre le "beau" et le
"bien".
Cette confusion apporte la platitude du moment comme le moyen d'être délie les artistes de la
pratique pour leur consacrer un statut social illusoire.
... sensible et expressive à son paroxysme,
elle ne peut plus amorcer sa mue pour convenir aux logiques mercantiles...
Alors, que faire ?
Probablement, donner au poète une autre image que celle représentée dans la société,
passer outre les logiques commerciales
et, surtout, réhabiliter la démarche esthétique qui différencie les
vers de ces phrases à rimes.
En cela, si la poésie appartient à tout le monde, il persiste une séparation entre ce genre
littéraire et une langue qui se veut poétique.
C'est dans la réhabilitation du genre que la langue s'en trouvera, au final, amélioré. Pour le
moment, on ne peut que regretter la mort de la poésie mais, pour en écrire et vous en faire part suffisamment sur cet espace,
je forge
un espoir messianique dans la renaissance de cet art."