Avec Jules Verne..."En attendant la nuit", de la NB3. ''Aegri Somnia'', performance de Jean Lambert-wild. Petit topo sur le titre avec, en plus d'Horace, de très courts extraits des chapitres 8 et 23 de '' Vingt mille lieues sous les mers''. lien dailymotion.com @comediedecaen ''Aegri Somnia'', calenture de 40 mn à Caen. Quelques vers sur mes souvenirs de cours de natation dans cette même piscine
Au fond d'une piscine, en pyjama rayé et scaphandre autonome, Jean-Lambert Wild (né en 1972)
écrivain, metteur en scène et scénographe à Caen, a déjà réalisé, avant Metz de nombreuses performances, comme : Paradis (1998), Noyades (1999), Walk-Don't Walk (2000), L'Immensité mobile du rien (2000), Aphtes (2000), Dédicace (2002), Le Mur (2002)...
Le mardi 28 septembre 2010 à la piscine du square du Luxembourg à Metz, rue Belle Isle, Jean Lambert-Wild, depuis le fond de la piscine a raconté sa version de Vingt mille lieues sous les mers de Jules Verne.
En 2002 déjà, avec ''Aegri Somnia'', il s'approprie des passages du chapitre 23 de Vingt mille lieues sous les mers de Jules Verne ( intitulé ''Aegri Somnia'' et les mêle au récit de ses sensations à lui.
Aegri Somnia, soit en traduction ''les rêves d'un malade'', expression que l'on retrouve au vers 7 de l'Art poétique d'Horace :
''(...) le livre sera parfaitement semblable à un tel tableau, dont les idées, semblables aux rêves (songes hallucinés, fantastiques) d'un malade (''velut aegri somnia''), sont toutes vaines et fictives. ''
(une calenture, cette fièvre ''chaude'' qui s'empare des marins entre les deux tropiques)
Je n'y suis pas allée. Mais on m'a raconté. Pour ma part, l'injonction enthousiaste qui figure sur l'affiche :" Tous à vos maillots et bonnets de bain ...Masques et tubas à votre disposition" est plus que dissuasive.
Elle l'est absolument.
Sans hésitation.
Mais cela n'ôte rien à la performance audacieuse et réussie de ce comédien dont on peut voir une video ( en lien ) sur you tube.
''Aegri somnia'' est le titre du chapitre 23 de la première partie du roman de Jules Verne, Vingt mille lieues sous les mers
Pour une mise en place/en situation voici de courts extraits du chapitre 8,
Mobilis in mobile
[...]Cet enlèvement, si brutalement exécuté, s'était accompli avec la rapidité de l'éclair.
[...] introduits dans cette prison flottante[...] un rapide frisson me glaça l'épiderme.
A qui avions-nous affaire ?[...]
A peine l'étroit panneau fut-il refermé sur moi, qu'une obscurité profonde m'enveloppa.
Mes yeux, imprégnés de la lumière extérieure, ne purent rien percevoir.
Je sentis mes pieds nus se cramponner aux échelons d'une échelle de fer.[...]
Au bas de l'échelle, une porte s'ouvrit et se referma immédiatement sur nous avec un retentissement sonore.
Nous étions seuls.
Où ? Je ne pouvais le dire, à peine l'imaginer.
Tout était noir, mais d'un noir si absolu, qu'après quelques minutes, mes yeux n'avaient encore pu saisir une de ces lueurs indéterminées qui flottent dans les plus profondes nuits.[...]
1ère partie; chapitre 23
Aegri somnia
Extraits
" Le jour suivant, 10 janvier, le Nautilus reprit sa marche entre deux eaux, mais avec une vitesse remarquable[...]
le Nautilus,...protég[é] contre les attaques extérieures, et... transform[é] en une arche sainte à laquelle nul profanateur ne touchait sans être foudroyé[...]
[...]Bien, répondis-je, mais le Nautilus est un monde à part, et les secrets de ses savants n'arrivent pas jusqu'à la terre.
- Vous avez raison[...] C'est un monde à part. Il est aussi étranger à la terre que les planètes qui accompagnent ce globe autour du soleil[...]
Les journées s'écoulaient rapidement, et je ne les comptais plus.[...] Véritables colimaçons, nous étions faits à notre coquille, et j'affirme qu'il est facile de devenir un parfait colimaçon.
Donc, cette existence nous paraissait facile, naturelle, et nous n'imaginions plus qu'il existât une vie différente à la surface du globe terrestre, quand un événement vint nous rappeler à l'étrangeté de notre situation. [...]
En ce moment, le globe lumineux qui éclairait la cellule s'éteignit et nous laissa dans une obscurité profonde.[...]quand je sentis mon cerveau s'imprégner d'une épaisse torpeur.
Mes yeux, que je voulais tenir ouverts, se fermèrent malgré moi.
J'étais en proie à une hallucination douloureuse.
Évidemment, des substances soporifiques avaient été mêlées aux aliments que nous venions de prendre!
Ce n'était donc pas assez de la prison pour nous dérober les projets du capitaine Nemo, il fallait encore le sommeil!
J'entendis alors les panneaux se refermer.
Les ondulations de la mer qui provoquaient un léger mouvement de roulis, cessèrent.
Le Nautilus avait-il donc quitté la surface de l'Océan?
Était-il rentré dans la couche immobile des eaux?
Je voulus résister au sommeil. Ce fut impossible.
Ma respiration s'affaiblit.
Je sentis un froid mortel glacer mes membres alourdis et comme paralysés.
Mes paupières, véritables calottes de plomb, tombèrent sur mes yeux.
Je ne pus les soulever.
Un sommeil morbide, plein d'hallucinations, s'empara de tout mon être.
Puis, les visions disparurent, et me laissèrent dans un complet anéantissement."
Mes souvenirs ''scolaires'' à la piscine du Luxembourg. (Misère, il y a en gros·se 50 ans !!!)
À la barre, le Maître - nageur...
Vertige nausée tremblements
''Saute. Tu ne risques rien. Je suis là avec ma perche.''
Sommeil perturbé/bant. Bouche bée ouverte sur la nuit bleue et jaune qui ruisselle malodorante.
Déglutir, grâce à l'entonnoir qui donne le ton. Ton sur ton. Sur toi. Tête d'une tonne. Gavage.
''Dis-moi. Je te reconnais, toi. Tu as perdu 500 grammes, on dirait.''
''Va-t-en''
Ni loi ni foi. Les substances chlorées attaquent. Vigilance.
Claire