''Honneur'' et ''Déshonneur'' des poètes : la question de l'engagement - Eluard ou Péret ? Texte de Benjamin Péret en intégralité, Lien : dormirajamais.org

Publié le par Claire Antoine

''Honneur'' et ''Déshonneur'' des poètes : la question de l'engagement - Eluard ou Péret ? Texte de Benjamin Péret en intégralité, Lien : dormirajamais.org

Polémique à la fin de la première moitié du XXe siècle:face à face Paul Eluard et Benjamin Péret

                  Paul Éluard - Préface à l'Honneur des poètes (1943)

 Eugène Émile Paul Grindel, dit Paul Éluard, poète français (1895-1952). Il adhère au dadaïsme et devient l'un des piliers du surréalisme, ouvre la voie à une action artistique engagée. Poète de la résistance qui s'engage en faveur du peuple opprimé. 

Selon lui la poésie puise sa  force dans le réel et dans la lutte. Le texte est porté par un souffle épico-lyrique. Le recueil est inscrit dans une tradition littéraire de l'engagement, à la suite de Victor Hugo, qui dénonce « Napoléon le petit », et est contraint à l'exil; Rimbaud qui témoigne de la Commune dans ses poèmes et affirme ses convictions pacifistes dans « Le Dormeur du Val »; Whitman poète américain ardent démocrate ou Maïakovski qui exalte la révolution russe de 1917

C'est au poète qui a le "pouvoir sur les mots" que revient le devoir de dire le réel qui l'entoure de l'interpréter, afin de le changer,  sans se contenter de chercher à distraire. et de provoquer les réactions du lecteur qu'il n'est plus temps de simplement divertir. 

           Benjamin Péret - Le déshonneur des poètes (1945) Pamphlet

Poète surréaliste (1899-1959). Engagé politiquement et militant en tant qu'individu, il considère toutefois qu'introduire une parole militante dans la poésie, ce serait trahir sa vocation première. Il réagit  à la publication clandestine de L'Honneur des poètes. Il reproche à cette poésie engagée de revenir à des formes et des valeurs qui contredisent la poésie authentique comme l'exigence révolutionnaire.

                          « Nationalisme » et « propagande ».

C'est  annihiler le pouvoir de la poésie que de l'assigner à la défense d'une cause précise.

Il condamne  la soumission de la poésie à des impératifs patriotiques et nationalistes. La poésie « comprise comme libération totale de l'esprit humain » n'a pas de frontière. 

Envahie par les « miasmes du passé », et les « fantômes malveillants de la religion et de la patrie », elle annonce le retour en force des idéologies aliénantes qui sous couvert de liberté dissimulent "de nouvelles chaines". Le poème doit engendrer « la libération totale de l'Homme », « sa libération effective »; la liberté étant "un appel d'air", comme le dit André Breton. 

La poésie à la fonction universelle doit dépasser les seuls enjeux ponctuels, historiques ou politiques. On reconnaît ici son appartenance au groupe surréaliste. 

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