Tristesse - Mort du philosophe Jean-Luc Nancy, hier, mardi 24 août 2 liens 1.philomag article de Octave Larmagnac-Matheron ; 2. diacritik article de Jean-Philippe Cazier
Mort de Jean-Luc Nancy : disparition d'un Ineffaçable
Philosophe de premier plan, phénoménologue et penseur de la déconstruction, ami de Jacques Derrida et de Philippe Lacoue-Labarthe rencontré à l'université de Strasbourg où il passa l'essenti...
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copié/collé d'extraits de l'article d'O
« Le témoignage le plus important et le plus pénible du monde moderne […] est le témoignage de la dissolution, de la dislocation ou de la conflagration de la communauté », écrit-il. Avec la mort des absolus, les hommes doivent, désormais, assumer l’épreuve d’un monde dans lequel les liens qui les unissent ne sont plus donnés, déterminés d’emblée, d’un monde dans lequel le sens de la communauté semble se dérober sans issue possible.
Que le sens ne soit plus donné n’implique pas, pourtant, que les hommes soient condamnés à un irrémédiable esseulement.
« Cette énorme illusion de la modernité, l'illusion de la libération d'une humanité qui aurait surmonté toutes ses dépendances, nous avons en fait commencé à en prendre conscience », écrit Nancy.
Car le chaos qui prit la place du kosmos ordonné est encore, et de manière peut-être plus radicale que jamais, un être-ensemble, un être-avec. Les corps ne cessent de se frôler, de se rencontrer, de se contaminer sur le sol du monde ; les hommes s’excèdent sans cesse et se mêlent dans cet excès sur eux-mêmes.
« Il n'y a rien entre nous », dans le double sens d’une absence de lien, et en même temps d’une absence radicale de frontière étanche. (...) nous sommes, certes de manières différentes, “avec” les animaux, les plantes, les planètes. “Avec” n’est ni extériorité ni intériorité, c’est proximité et éloignement, c’est contact et écart, attrait et retrait ; c’est l’ouverture du sens. »
(...)La communauté est frappée d’un inaccomplissement essentiel. Elle ne peut être embrassée de l’extérieur, mais seulement vécue, de l’intérieur, par les « singuliers pluriels » qui la déploient en partageant leur expérience, chaque fois nouvelle, du commun. « Faire une expérience, c'est toujours être perdu. On perd la maîtrise. En un sens, on est jamais vraiment le sujet de son expérience. C'est plutôt elle qui suscite un sujet nouveau. Un autre “nous” est en gestation. »