En lien un super article de Denis Saint-Amand "Fictions de l'échec littéraire"
Fictions de l'échec littéraire
De l'échec littéraire L'échec, en tant que " résultat négatif, et généralement d'une certaine gravité, d'une entreprise " (selon la définition générale du TLF), est une notion fuyante et...
Un article très stimulant qui permet de lire autrement ( de manière moins subjective ) ce qu'on pourrait appeler "la modestie" parfois "surjouée" qui s'exprime dans certains poèmes du XIXe, en particulier.
"(...)Dans le domaine littéraire, l’échec peut être saisi via au moins trois prises différentes :
il s’observe dans les trajectoires effectives d’individus tenus à l’écart du cursus honorum lettré ;
il s’incarne dans des postures (manières d’occuper une position au sein du champ – dans le présent cas, en jouant, consciemment ou non, d’une inadéquation à celui-ci ou en la surjouant) ;
il se déploie enfin sur le plan thématique dans des œuvres esquissant un portrait fictionnel de leur auteur ou relatant les péripéties de personnages écrivains en rupture de ban. (...)"
"(...)Martine Lavaud lit dans la série des Grotesques de Gautier ce qu’elle appelle « l’invention médiatique de l’échec littéraire », qui permet de tisser une contre-histoire littéraire focalisée sur le ratage en misant sur un traitement périodique novateur, au fil des livraisons de La France littéraire : Aux feuilles mort-nées de la presse vont correspondre les écrivains d’un jour, si bien que l’écriture médiatique, sensible par nature à tous les régimes de l’éphémère, semble nourrir quelques affinités avec le ratage littéraire. Il en résulte une typologie, une poétique, et même une rentabilité épistémologique de l’échec médiatisé. Celui des poètes, en particulier. Car l’assimilation du genre poétique à l’essence même de la littérature, et parallèlement sa marginalisation croissante, hors des circuits économiques les plus rentables, le rendent plus apte que tout autre à concentrer les enjeux contemporains du romantisme, et plus généralement, à interroger les mécanismes de la survie littéraire7."