Des autres à soi. Terrible mot que celui d' ''asymptomatique''
Du fait de la pandémie ...ces moments où l'Autre, surtout, "asymptomatique" devient une sourde menace.
Au bout du compte, la parole publique
nous enjoint à fragmenter les groupes
et les duos aussi
(il n'y a pas de raison),
à s'individualiser, se parcelliser, s'atomiser,
à regarder tous les gens avec suspicion.
Je dis "les gens" mais pas que,
tout ton environnement aussi
est suspect
- si tu es un bon soldat, (car on est en guerre, alors, en même temps, attention aux traîtres, aux déserteurs ...) -
TOUT
le carton, le plastique, ton portable, ta carte bleue, le bouton de ta sonnette
et l'air, oui ! l'air, l'air que tu respires, aussi,
( Mais oui ! les gouttelettes infectées, projetées par ceux qui toussent, postillonnent et respirent trop fort sont susceptibles de nous contaminer jusqu'à 8 à 10 mètres de distance et peut-être même pendant 3/4 jours, voire plus).
Le fait que tout te semble flou et souvent contradictoire, c'est la preuve que les experts qui nous gouvernent sont d'honnêtes "scientifiques".
En effet, la méthode scientifique, expérimentale bouge les lignes tous les jours...
C'est son credo !
Il ne nous reste plus qu'à les croire.
Mince ! Revoilà la croyance. Et la croyance, j'ai appris - oui même chez les "littéraires" on sait ça, on l'a cru ( ben non ! pas cru, APPRIS). OK !
Et comme l'Autre, l'alter ego, l'autre soi-même le "Je" " est un Autre"
là, me vient une pensée "parasite",
Je pense à l'Avare de Molière,
où Harpagon qui accuse tous ceux qui sont à sa portée de lui avoir volé son argent, qui veut les punir,
finit par vouloir se punir lui-même :
" Je veux faire pendre tout le monde ; et si je ne retrouve mon argent, je me pendrai moi-même après."
Et j'ai peur, je me demande si on pourra échapper nous-mêmes à notre propre suspicion.
Claire