Citation de Ptolémée, traduite par Marguerite Yourcenar ... ''L'homme, enfant de la terre'', touvée dans l'article ''microcosme'' sur le site L'Agora, en lien 1, suivie du poème de Paul Eluard : La courbe de tes yeux; lien 2) Fabula, '' La mystique de Paul Eluard'', article de Jean-Louis Benoit et pour finir, ''150. Contempler''.

Publié le par Claire Antoine

''Le pensif'' Collage Caroline Antoine

''Le pensif'' Collage Caroline Antoine

Origène : « Comprends que tu es un autre monde en petit et qu’en toi il y a un soleil, il y a une lune, il y a des étoiles. »

                                                           EXTRAITS-NOTES  pris·e·s dans l'article en  lien 

(...) l’homme n’est pas seulement un petit monde, un microcosme, il est le petit du monde, l’enfant du monde, comme on le voit dans un poème du savant Claude Ptolémée, qui vécut à Alexandrie au IIe siècle  après J-C, dont voici un extrait, traduit par Marguerite Yourcenar, dans La Couronne et la lyre 

«Moi qui passe et qui meurs, je vous contemple étoiles !
La terre n’étreint plus l’enfant qu’elle a porté.
Debout tout près des dieux, dans la nuit aux cent voiles,
Je m’associe, infime, à cette immensité;
Je goûte, en vous voyant, ma part d’éternité.»


Sa vision repose sur une "expérience" commune à l’homme et à un univers ordonné, réglé (le cosmos). Quelque chose de l'éternité celeste du macrocosme lui entre par les yeux, point de jonction microcosmique.  Aujourd'hui on imagine plutôt l'homme et l'univers comme un seul "organisme" interconnecté à de multiples niveaux. 

Scientifiquement, cette antique conception du "cosmos", liée à un univers clos et hiérarchisé, fixe, où tout est "à sa place", hérité d'Aristote, est remise en question en 1543 par l'astronome Nicolas Copernic connu pour son système héliocentrique dans lequel la Terre et toutes les autres planètes se déplacent, tournent autour du Soleil.   

        Le texte de Ptolémée me fait penser au poème de Paul Eluard, intitulé " La courbe de tes yeux"

 Hildegarde de Bingen "La paternité divine est semblable à la circonférence de la roue,  la paternité est la plénitude de la roue. La divinité existe par elle-même, et d'elle procèdent toutes choses, et, hors d'elle, il n'y a pas de créateur. 

Léonard de Vinci : "L'œil, qu'on appelle fenêtre de l'âme, est la principale  voie par où le sens commun peut considérer, largement et dans leur splendeur, les œuvres infinies de la nature." 

     Pour Jean-Louis Benoit chez Eluard, « Les mots disent le monde et les mots disent l’homme […]. Ils participent tous à l’élaboration de la Vérité ». Dans le poème, l' enchaînement de métaphores forme un réseau de sens autour de l’isotopie du regard. Ce poème très simple aurait pu être écrit par un poète médiéval ou du XVIe siècle. C’est le topos du cœur prisonnier du regard, la « douce prison d’amour » de  Thibaut de Champagne

 Le sang vital du cosmos est celui de l’aiméeLes images célèbrent les yeux de la femme source de vie pour le monde et le poète. 

La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur,
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j'ai vécu
C'est que tes yeux ne m'ont pas toujours vu.

Feuilles de jour et mousse de rosée,
Roseaux du vent, sourires parfumés,
Ailes couvrant le monde de lumière,
Bateaux chargés du ciel et de la mer,
Chasseurs des bruits et sources des couleurs,

Parfums éclos d'une couvée d'aurores
Qui gît toujours sur la paille des astres,
Comme le jour dépend de l'innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
                            Et tout mon sang coule dans leurs regards.                          

Capitale de la douleur (1926)

150 - Contempler 

Voir avec mes yeux 

pour me libérer de mes ombres, 

l'annonciation de Fra angelico

l'observer avec mon esprit,  

entendre les Dérives de Boulez 

et  laisser venir, aimer,

contempler, avec mon âme, 

méditer

goûter le présent  sans intention...

Ouverte au tout des possibles

Prier, adorer ...

Claire

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