"A monsieur Victor Hugo", de Amable Tastu - poème écrit autour de 1825.

Publié le par Claire (C.A.-L.)

Victor Hugo, buste héroïque ( D'abord plâtre de Rodin, puis  bronze d' Alexis Rudier 1908) Photo de portable

Victor Hugo, buste héroïque ( D'abord plâtre de Rodin, puis bronze d' Alexis Rudier 1908) Photo de portable

    "J'aurais voulu...",  mais  "Hélas!... Jamais...Jamais..."

  Mais quoi ? Qu'auriez-vous voulu... que vous n'auriez pas eu, très chère Amable...
                                                                   ---
Pour essayer de comprendre, mais attention, je considère, peut-être à tort, -je ne sais pas- que si la tonalité du poème est un peu amère, le registre, lui en est  très ironique.
Je ne peux pas croire, étant donné son allant, sa formidable capacité à utiliser le langage, sa générosité, son ouverture à des genres littéraires variés, aux langues anglaise, allemande, entre autres, son souci de l'éducation, sa confiance en elle et dans les autres femmes etc etc jusqu'à son éducation qui ne va pas dans le sens de l'épanchement, je ne peux donc pas croire qu'elle se plaigne vraiment, de cette façon-là et sur ce thème-là.   


         Thèmes philosophiques travaillés par les romantiques

Soumission du langage au penser de l'âme/traduire la pensée, la réflexion, la méditation de l'esprit/ harmonie/ Idée platonicienne/symbole et vérité/unité âme-esprit-corps(langage)/ élévation/chute/le poète inspiré : le "vates", celui par qui l'homme entend le souffle divin. Le cratylisme

"L'âme s'élance...elle accompagne  le soleil et la lune dans leur voyage circulaire...s'unit au choeur...des autres astres...se fait compagne de Zeus...pour ordonner l'ensemble" , Maxime de Tyr, IIe siècle, "le songe du philosophe" 

 

    Texte de Amable TASTU auquel j'ai ajouté 4 "petites notes"**1.2.

 

"On croirait que les Muses se sont retirées pour jamais, qu'Apollon ne reviendra plus, tant il semble sourd à la voix du poète", VIDA*, traduction de LE BATTEUX** , ch. 2.

 

* VIDA, de Crémone, XVIe, poète " Législateur de poètes", qui écrit dans le style de Virgile

**LE BATTEUX, mort à Paris, XVIIIe, homme d'Eglise


Heureux qui, dans l’essor d’une verve facile,
Soumet à ses pensers1 un langage docile ;
Qui ne sent point sa voix expirer dans son sein,
Ni la lyre impuissante échapper à sa main,
Et cherchant cet accord, où l’âme se révèle,
Jamais n’a dû maudire une note rebelle !


Hélas ! ce n’est pas moi ! D’un cri de liberté
Jamais comme mon cœur mon vers n’a palpité ;


Jamais le rythme heureux, la cadence constante,
N’ont traduit ma pensée2 au gré de mon attente ;


Jamais les pleurs réels à mes yeux arrachés
N’ont pu mouiller ces chants de ma veine épanchés.

 

Quelquefois me berçant d’espérances lointaines,
J’aurais voulu tenter ces régions hautaines


Où sous l’azur des cieux nos aigles rassemblés,
Tracent d’un vol hardi les cercles redoublés ;
Mais jamais dans les airs mon aile balancée
N’a fermé sans fléchir la courbe commencée ;


Toujours mon vol tendait au terrestre séjour,
Et mon œil s’est baissé devant l’éclat du jour.

 

1. Le penser : la pensée (énergique) de l'âme et du coeur

2. La pensée : la méditation de l'esprit, la réflexion ( plus "flottante" ).  

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article