Gare de Metz - Hall "Jean Moulin" - Sculpture mémorielle - de Stephan Balkenhol.
Le texte ci-dessous a été rédigé le 5 juillet,
donc avant les articles parus dans les journaux locaux et avant l'inauguration.
Ce qui fait qu'il est fort incomplet.
Remanié le 29 août (avec ajout de 3 photos)
Inauguration le 10 juillet de l'oeuvre de Stephan Balkenhol
un sculpteur allemand qui partage sa vie entre l'est de la France, où il a un atelier, et l'Allemagne. Ses sculptures, figuratives, en bois peint créent un monde peuplé d'humains ordinaires au visage sans expression précise. L'artiste interroge le concept d'humanité, les forces mortifères, l'homme gris, mais debout quand même, "qui fait énergiquement sa longue et lourde tâche". Ils n'ont pas tous la même "épaisseur". Le plus "humain" en volume, est Jean Moulin.
On peut penser, par ailleurs, à une visite aux Enfers, de la littérature gréco latine.
Sa manière
Stephan Balkenhol laisse voir les coups de ciseau à bois, les nœuds du bois : les marques de son travail et la résistance de la matière.
Il explique son projet et sa vision
A propos du film "Stephan Balkenhol, sculpteur" pour L'Art & la Manière, réalisé par ALYSSA VERBIZH, diffusé sur Arte, il dit :
"Ce que je veux c’est délivrer l'image humaine de toute image humaine de toute fonction pour qu’on puisse, pour une fois, regarder l’homme en tant que tel et ne plus se dire qu’il doit forcément représenter telle ou telle chose, mais plutôt qu’il s’est enfin libéré de toute connotation."
La sculpture installée en hauteur, sur une planche en bois, - sorte de balancier dont Jean Moulin marque et fixe un point d'équilibre qui n'est pas tout à fait le centre, mais un peu sur la gauche - surplombe le hall. Son visage et ses mains ressortent comme éclairés. Il s'offre aux visiteurs entouré de 3 autres corps gris anonymes. A droite, sur le côté le plus long de la planche, un homme, seul, représentant des millions de solitaires, de solitudes, de l'autre côté, sur l'autre plateau, plus court et plus lourd,
- et pourtant l'ensemble ne tombe pas-
un couple, dont la femme regarde Jean Moulin, ou plutôt dont la tête se retourne vers un passé problématique, à interprêter, revisiter qui interroge la possibilité de vivre, aujourd'hui et peut-être même l'idée de procréation; et certainement aussi de façon plus "littérale", la peur et envers et malgré tout, la résistance.
Jean Moulin est mort - après avoir été capturé à Lyon puis torturé par l'occupant nazi - dans le train qui le transportait en Allemagne, le 8 juillet 1943, à 44 ans.
Son décès a été enregistré en Gare de Metz.