Il y a 100 ans, le 22 août 1914, dans les premiers jours de la guerre, à Maissin, près de Sedan, moururent 6000 hommes dont Henri Vonderheyden, mon grand-oncle.

Publié le par Claire (C.A.-L.)

Magnifique citation de René Char, extraite des « Feuillets d'Hypnos », Fureur et mystère.» quand, début 1944, (30 ans après les événements auxquels je fais allusion), Roger BERNARD, un de ses compagnons, un jeune poète de 23 ans, maquisard est fusillé. :

« Je suis passé aujourd'hui au bord du champ de tournesols dont la vue l'inspirait. La sécheresse courbait la tête des admirables, des insipides fleurs. C'est à quelques pas de là que son sang a coulé, au pied d'un vieux mûrier, sourd de toute l'épaisseur de son écorce ». 

Dans les premiers jours de la guerre, le samedi 22 août 1914, à Maissin, en Belgique, près de Sedan, au milieu de plusieurs milliers de camarades de combat, mourait, à 29 ans, pour la France,

le Lieutenant d'infanterie du 62e RI,

Henri-Ernest-Auguste Vonderheyden,

le frère aîné de ma grand-mère Lucie.

Il repose depuis lors au cimetière franco-allemand de Maissin, en Belgique ( tombe 52 ).

Formé à saint-Cyr – 88 e promotion « La tour d'Auvergne » ; Chevalier de la Légion d'honneur, croix de guerre avec palmes, il est cité dans ces termes - termes consacrés, puisque dès lors il n'y a plus rien à dire d'acceptable-, à l'ordre de l'armée :

« Très brave et très courageux au feu, a su imprimer à sa section un allant superbe. Payant d'exemple. Toujours le premier a été mortellement frappé au moment où il portait en avant son unité. »

Le même jour, un peu plus loin, à Rossignol, est mort l'écrivain Psichari, petit-fils d' Ernest Renan et auteur du serment des Saint-Cyriens...

Leurs familles n'en ont appris la nouvelle que bien des jours plus tard

***

Petit contexte résumant très succinctement, ce que j'ai trouvé sur plusieurs sites, sur des faits devenus légendaires tant la douleur fut intense.

Ce jour-là sur les sols français et belges sont morts des dizaines de milliers d'hommes, dont 25 000 soldats français !

Déroulement des faits de la première journée de combat

Le plan Schlieffen, en août 1914

Le 1er août, l'empereur Guillaume II, ayant déclaré la guerre à la Russie demande un droit de passage à la Belgique, qui refuse...

L’Allemagne déclare alors, le 3 août, la guerre à la Belgique et à la France.(...)

Maissin, la bataille commence dès 7 heures du matin …

Les combattants adverses ont déjà pris position depuis plusieurs jours dans les bois, les champs d’avoine et de blé qui délimitent la zone où se déroulera la bataille.
Et ... c’est le baptême du feu. Le combat s'engage. Les officiers sabre au clair, les hommes de troupe baïonnette au canon s’élancent à l’assaut des positions allemandes et de leurs nombreuses mitrailleuses qui font des ravages dans les rangs français. De nombreux fantassins se font tuer avant même d'avoir pu
riposter.

(...)

A 18 heures

Deux contre-attaques françaises sont menées par 500 hommes des 62e, 116e et 118e R.I. sous les ordres du général Duroisel. Le 62eRI, par une marche d'approche se dirige sur Maissin. Le terrain est boisé et difficile; les unités sont en butte aux feux nourris de l'artillerie allemande, puis de l'infanterie qui occupe très solidement Maissin. Ils subissent des pertes sérieuses

A 19 heures :

A la baïonnette, au son des clairons, les fantassins français rejettent les Allemands du village et font 60 prisonniers.

Pendant ce temps, les 62e, 64e et 65e R.I. luttent pour chaque crête de bois.

En fin de journée :

La 21e division occupe le plateau au nord-ouest de Maissin, la 22e occupe le village. Le général Eydoux craint l’encerclement et se résigne à donner l’ordre de retraite. Les unités se regroupent ...

Mais l'ordre de repli ne parvient pas aux centaines d’hommes qui sont encore dans Maissin, petit village qui vers 20 h va subir un violent bombardement. Parmi ces hommes se trouvent quatre compagnies du 62 e qui vont continuer à repousser les attaques allemandes.

Dans cette première journée de bataille un grand nombre d'officiers et de soldats meurent, des deux côtés.

6000 pour qui la vie s'est achevée là!

Ce lieu de mémoire est la dernière demeure de 4 782 combattants français et allemands morts en août 1914.

Ce lieu de mémoire est la dernière demeure de 4 782 combattants français et allemands morts en août 1914.

Publié dans 1914

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