''Petit billet slamesque'' ... On ne parlait pas de ces choses-là...

Publié le par Claire Antoine

''Petit billet slamesque''  ... On ne parlait pas de ces choses-là...

                                                         Je pars de là...

Du vieil adage qui nous enseigne que le silence est d'or, quand la parole est d'argent.

*Le silence, la marque de ceux qui possèdent des lingots raffinés, dorés et lisses, endormis bien tranquillement, bien alignés dans les coffre-forts. Reconnaissons ici : le solide et le dur, le monolithique, l'ancien, le rationnel, le sûr, 

*quand la parole, serait pour ceux de la bruyante monnaie, de l'échange, de la tractation, de la perte aussi, évidemment, de la nouveauté inquiète, des écueils, des tiroirs-caisses anonymes et des porte-monnaie individuels.   

                                                          Je pars de là ...

Pour raconter une histoire édifiante :

''Il était une fois une époque, où le silence était une vertu'' 

et la parole qui se libèrerait aujourd'hui - où chacun est invité à rompre, précisément CE silence '' omertatique''pour ainsi dire - serait la marque du vice.                                         

À l'heure où sont dévoilés, tous les jours, des faits de violence anciens perpétrés à l'égard des enfants, dans les structures qui sont censées les éduquer au mieux, pour en faire,

qui, des citoyens lambdas instruits, éclairés, honnêtes, courageux, etc. etc.,

qui, des élites à la fois visionnaires et compassionnelles, 

une petite phrase m'interpelle, c'est celle du ''à l'époque, on ne parlait pas de ces choses-là''. 

                                          Comment imaginer cela, dans les faits ? 

                               Voilà ce que je vois dans ma boule de cristal rétroactive ...

Si par malheur ''tu parlais'' parce que tu étais choqué par la brutalité ou offusqué par l'injustice de la punition reçue, de la part d'une personne ''ayant autorité'', conscient, confusément, que ceux qui t'infligeaient des traitements violents visibles ou invisibles étaient eux aussi coupables - forcément- de quelque ''chose'' cachée enfouie à la fois dans les tréfonds de ce que l'on appelait ''l'âme'' et aussi dans les rouages de la société, de celle que  tous, tous et toutes, ensemble, vous étiez en train, bon an mal an, de construire...  

...Et que tu rentrais à ''la maison'', voilà ce qui se produisait ou aurait pu se produire, sans certitudes, bien sûr, avec des variantes, bien sûr !, dans l'intimité du foyer familial : 

- Le papa : Quoi, tu as été puni·e ? Tiens prends ça, paff ! en plus, dans ta tronche. Chérie va chercher le gourdin !

- La grand-mère : C'est-y quekchose ! Petitpetite voyouvoyoute. Non mais des fois, tu obliges le directeur à te punir ? Comme s'il n'avait que ça à faire. Tu me fais penser à ton tonton.

- La maman : C'est comme ça que je t'ai élevé·e ? Allez, maintenant, monte dans ta chambre. Mais oui, c'est ça, pleure, mauviette ! 

- l'enfant (hoquetant) :  J'ai faim !

- La maman - Mange ta main ! Silence et dors, maintenant !

Mais, quand tu t'endormais, soulagé, rassuré, content, presque, parce que tu savais dans ta chair que le Dieu-Père-Mère, multiforme, ''rémunérateur et vengeur'' existait bel et bien, partout, dedans et dehors, redoublé, dupliqué, tu savais que tu appartenais à un univers réglé, que tu y avais ta place et qu'un jour toi aussi tu aurais des enfants et que tu saurais les éduquer, en faire des zhommezézoudesfemmes qui sauraient prendre part, à leur niveau, à la vie sociale dont ils connaissaient,  tous comptes faits, le modus operandi.

                             Tu as compris, ce jour-là, qu'à l'avenir tu fermerais ta gueule.  

Le papa, la maman et la mère-grand, (qui vivait avec eux parce qu'elle était veuve) pouvaient alors, satisfaits, eux aussi, s'asseoir, apaisés, avec le sentiment du devoir accompli, devant une tisane ou un schnapps, un whisky, un rhum, un cognac, une mirabelle...enfin bref, avant de s'endormir du sommeil du juste.  (L'histoire ne dit pas s'ils se lavaient les dents.)  

Une histoire de temporalité où le ''c'était mieux avant'', l'âge d'or, quoi, prend encore du plomb dans l'aile ! Pfff!

Ma domani è un altro giorno ou Morgen ist noch ein Tag ou Demain est un autre jour ou Tomorrow is another day...

                                               Je développerai le vice une autre fois. 

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