83 Tragique histoire de répression et de dépossession
83 -Tragique histoire de répression et de dépossession.
Exorcisme sans libération.
La vie secrète doit sortir surgissant comme la lave éjectée soudain précédée de grondements et qui descend en langues brûlantes et rougeoyantes coulant en épousailles aux pentes du volcan le recouvrant le plus loin possible de son manteau avant sa métamorphose en pierre grise froide et dure, son besoin de naissance satisfait enfin...
Ouverture revanche sur une vie de sacrifice à la loi. Loi des puissants et des vainqueurs. Loi cosmique. Violence du dessous.
« Tu es triste ? Non. Surtout pas. Pas triste. »
…
Et pourtant comme il était gentil le petit téléspectateur bâillonné des yeux et de la bouche.
Occupé. Enchaîné.
Vidé. Vaincu abandonné passivement aux émissions de mots de bruits, d'images de pixels. Séduit.
"- Est-ce que l'herbe te manque ici ?
- Mais non. Que vas-tu penser-là. Je suis libre. Libre de nager ..."
Vers l'Océan. Pour s'y jeter.
Les berges sont de plus en plus éloignées.
Je la vois. Elle est bien. Elle est en harmonie. Il n' y a qu'un sens, celui du courant. Du langage qui court banal et chatoyant.
"Vous avez les mêmes souvenirs."
C'est mieux pour partager.
Un seul suffira.
Il vaudra pour tous.
Il est nous. Il est universel.
« Tu es triste ? Non. J’attends. Patiemment.»
…
C’est maintenant. Parée à l'effacement ? 5. 4. 3. 2. 1. Go ! "Gommage !"
…
L'angoisse filtre. Je dialogue avec le vide. Des mots alignés choisis et associés dans leur complexité de couleur, d'odeur, de voix.
Et les mots, les mots crient éboulés.
Désir d'écrire l'impossible amour. "L'inaccessible quête" prise des pieds dans le banal et la répétition.
Couper. stop . Elaguer. stopstopSTOOOP. Supprimer toujours …Supprimer pour obtenir beau texte (Bien) propre (Bien) net cheveux (Bien) coupés apparence dessin
Langue comprise par tous ceux qui savent ke sé ça sé kom ça. Il faut dire comm' ça : Comme cela.
« Tu es triste ? Mais non. Je serais triste pourquoi ? Non mais. Triste tu es ? Pas moi, pas moi, pas. »
Marier cette langue vide à la recherche sans fin de l'objet perdu la réparer pour la réarticuler refaire des noeuds entre les mots les phrases entre l'air et la glotte, la langue, les dents. Barrages qui retiennent et poussent à dire violemment entre l'origine et aujourd'hui, entre hier et demain, l'amour du langage qui bat éperdu dans mon sang.
Prétendument le poème de l'inépuisable anamnèse.