Un point de vue : celui de Proudhon, de Victor Hugo ... reformulé par Daniel Cohen, en 2001 : "La propriété intellectuelle ? C'est le vol !"
En 1878, Victor Hugo adopte la position de Proudhon sur la propriété intellectuelle. En effet, " avant la publication, écrit-il, l'auteur a un droit incontestable et illimité. Mais dès que l'...
Point de vue intéressant dans une période où l'on envisage sérieusement la survie de "nos sociétés" dans une optique de "décroissance".
Extraits copiés/collés du site
http://1libertaire.free.fr/ClementHoms28.html
Le droit de propriété intellectuelle ?... C’est le vol ! Proudhon, Victor Hugo, Orwell et quelques autres... par Clément Homs
Qui est en réalité celui qui dit ""Je"... Moi... Auteur... Ayant autorité...Vous autorisant à penser, vous lecteurs, qu'ex nihilo, J'ai tout inventé, créé, imaginé, rêvé...que j'ai donc des droits imprescriptibles et inaliénables etc. sur tout cela " ?
« Le livre est une marchandise écrit ainsi Sagot-Duvauroux, mais le texte lui-même en est-il une ? » Dans l’expression “J’ai écrit un livre” (ou “j’ai écrit une chanson”, etc.), l’énoncé semble en effet limpide. Mais « il ne l’est pas. Il concentre en une trop rapide expression - écrire un livre - trois processus tout à fait hétérogènes.
D’abord la production d’un texte, travail [vivant] de l’esprit dont l’écrit n’est pas la forme obligée, qui peut aussi s’effectuer par l’oral, qui pour une part préexiste dans le secret de la pensée.
Ensuite l’écriture. Elle fait bifurquer le texte vers un de ses modes de communication et le conforme peu ou prou à ce qui sera reconnu comme du style écrit.
Enfin, le texte qui s’est incarné sous la forme d’un écrit pourra être édité dans un livre, opération industrielle et commerciale qui l’ouvre à la circulation marchande et à la rencontre des lecteurs ».
Dans une telle situation, quels sont alors les « droits des auteurs » et quels sont les « droits du public » ? C’est-à-dire, à qui appartiennent les droits d’usage (intégrité, copie « illicite » par frappe ou par scanner, citations, etc.) de toute production de pensée ?
Cette question est aujourd’hui un vaste débat (philosophique notamment) qui renaît dans la société pour ce qui est par exemple de la musique ou du cinéma, et notamment au travers de la question de la mutation numérique du support de l’écrit ou de la vidéo grâce à l’internet.
Mais cette question ne peut être véritablement résolue si l’on ne s’attaque pas philosophiquement aux questions plus fondamentales que sont :
qu’est-ce qu’écrire ?
qu’est-ce que l’art ?
qu’appelle-t-on “ penser ” ?
quel est l’être des productions littéraire et artistique ?
Et c’est à ces questions que la décroissance amène à penser.
Les étoiles filantes de l’abolition de la propriété intellectuelle.
En 1878, Victor Hugo adopte la position de Proudhon sur la propriété intellectuelle.
En effet, « avant la publication, écrit-il, l’auteur a un droit incontestable et illimité.
Mais dès que l’œuvre est publiée, l’auteur n’en est plus le maître. C’est alors l’autre personnage qui s’en empare. Appelez-le du nom que vous voudrez : esprit humain, domaine public, société.
C’est ce personnage-là qui dit : “je suis là, je prends cette œuvre, j’en fais ce que je crois devoir en faire, moi, esprit humain ; Je la possède, elle est à moi désormais” ».
Avec Proudhon et contre la propriété intellectuelle, Victor Hugo.
... l’auteur apparaît comme un agent de l’éveil du public et de l’accroissement des connaissances.
La pensée produit des biens in-susceptibles de propriété privée et affectés à l’usage de tous. Elle fait partie du « domaine public » des biens communs à l’humanité dès sa publication, car comme le dit si justement Proudhon, elle a puisé pour exister, dans ce fonds public d’idées. Proudhon propose alors une conception plus sociale du droit d’auteur, opposée à l’idéalisme du droit privé qui fonde l’ordre juridique français.
Et dans une phrase célèbre il écrit
« la propriété intellectuelle fait plus que porter atteinte au domaine public ; elle fraude le public de la part qui lui revient dans la production de toute idée et de toute forme ».
Bref comme l’a écrit l’économiste Daniel Cohen en 2001 dans une tribune du journal Le Monde qui a fait grand bruit : « La propriété intellectuelle, c’est le vol ! ».